jeudi 29 mars 2012

Falun gong: un militantisme déterriorialisé



Texte de Daphnée Roy-Langelier

Benoît Vermander «Falun gong: un militantisme déterriorialisé»
  
Vermander, jésuite spécialiste de la Chine, occupe un poste de politologue à l’institut Ricci de Taipei. Il oeuvre dans plusieurs domaines de consultation des affaires religieuses en Chine. Vermander concentre ses travaux sur les religions chinoises actuelles, il porte une attention particulière sur le catholicisme et sa théologie en terre chinoise. Néanmoins dans cet article il porte son dévolu sur le mouvement du Falun gong.
Le texte de Vermander sur le Falun gong porte sur la problématique de l’image du Falun gong et de sa stigmatisation politique. Pour ce faire, il trace un bref historique du mouvement. Il nous démontre la confusion entre le mouvement et le gouvernement chinois; il tente d’expliquer la bataille qu’ils se livrent mutuellement pour les recherches de crédibilité.
La Chine désire amoindrir  le mouvement et ses influences sur la population en tentant de le freiner; par la force et par la législation. D’autres organismes luttant pour les droits humains, tel amnistie international, donnent un tout autre portrait, démontrant que les deux parties ont des buts opposés par la présentation de leurs informations.
Selon l’auteur, le gouvernement chinois voit en ce mouvement spirituel et social une force de mobilisation importante et potentiellement effrayante pour lui.  Ce motif porte à croire que les autorités chinoises craignent la force charismatique et entrainante dont joui le Falun gong. La force de ralliement que cette philosophie peut  générer est importante et potentiellement «dangereuse». 
Néanmoinsla montée de la propagande émise par le PCC dissipe les ardeurs de plusieurs dans ce mouvement. Les conséquences peuvent savérer mortelles, lenvoie de militants dans des camps de restructurations est considérable.  Le Falun gong est daprès lauteur la seule organisation hors de la structure du PCC a avoir pris autant dampleur en conservant son indépendance face au gouvernement. Cependant, il y a lhypothèse que la pratique du Falun gong devient avec le temps moins politisé, moins engagé pour faire place à la pratique plus restreinte.
L’auteur soulève un point important pouvant potentiellement être à la base d’un tel engouement pour cette pratique. La possibilité réellement d’atteindre le salut, cette philosophie permet d’adapter les croyances locales chinoises en faisant appel au but ultime de la cosmologie chinoise, soit l’atteinte du salut. La délocalisation du leader principale Li Hongzi touche aussi l’imaginaire des adeptes, ajoute une touche d’exotisme et d’une internationalisation du mouvement.  De plus, l’auteur observe un important facteur de la dimension cosmique, que les leaders ne proviennent pas nécessairement de la même tranche de la société, ce qui fait un rappel avec les origines des différents empereurs. Ce parallèle avec des forces suprêmes d’autorités permet à la population de crédibiliser le mouvement avec des facteurs qui leurs sont déjà familiers.
Le pont que fait le Falun gong entre les éléments classiques de la société chinoise  traditionnelle est possiblement complice de son succès: la structure pyramidale, l’aspect cosmologique. L’auteur mentionne aussi l’importance de l’aspect communautaire de la pratique, cette structure n’arrive pas à point avec une société accès sur l’enfant unique, donc un effritement des réseaux sociaux traditionnels; en offrant la possibilité aux personnes d’une certain âge de se reconstruire un système sociale, il est possible que ce mouvement soit popularisé et prenne cette ampleur pour une de ces multiples raisons.
Vermander conclu que cette popularité à l’internationale démontre une ouverture d’esprit des chinois, mais aussi un retour au source pour la diaspora ce qui s’avère a devenir une autre source de soucis pour le PCC.

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