Texte de Daphnée Roy-Langelier
Benoît Vermander «Falun gong: un militantisme
déterriorialisé»
Vermander,
jésuite spécialiste de la Chine, occupe un poste de politologue à l’institut
Ricci de Taipei. Il oeuvre dans plusieurs domaines de consultation des affaires
religieuses en Chine. Vermander concentre ses travaux sur les religions
chinoises actuelles, il porte une attention particulière sur le catholicisme et
sa théologie en terre chinoise. Néanmoins dans cet article il porte son dévolu
sur le mouvement du Falun gong.
Le
texte de Vermander sur le Falun gong porte sur la problématique de l’image du
Falun gong et de sa stigmatisation politique. Pour ce faire, il trace un bref
historique du mouvement. Il nous démontre la confusion entre le mouvement et le
gouvernement chinois; il tente d’expliquer la bataille qu’ils se livrent
mutuellement pour les recherches de crédibilité.
La
Chine désire amoindrir le mouvement et
ses influences sur la population en tentant de le freiner; par la force et par
la législation. D’autres organismes luttant pour les droits humains, tel
amnistie international, donnent un tout autre portrait, démontrant que les deux
parties ont des buts opposés par la présentation de leurs informations.
Néanmoins,la
montée de la propagande émise par le PCC dissipe les ardeurs de
plusieurs dans ce mouvement. Les conséquences peuvent s’avérer
mortelles, l’envoie de militants dans des camps de restructurations est
considérable. Le Falun gong
est d’après l’auteur la seule organisation hors de la structure du PCC a
avoir pris autant d’ampleur en conservant son indépendance
face au gouvernement. Cependant, il y a l’hypothèse
que la pratique du Falun gong devient avec le temps moins politisé,
moins engagé pour faire place à la pratique plus restreinte.
L’auteur
soulève un point important pouvant potentiellement être à la base d’un tel
engouement pour cette pratique. La possibilité réellement d’atteindre le salut,
cette philosophie permet d’adapter les croyances locales chinoises en faisant
appel au but ultime de la cosmologie chinoise, soit l’atteinte du salut. La
délocalisation du leader principale Li Hongzi touche aussi l’imaginaire des
adeptes, ajoute une touche d’exotisme et d’une internationalisation du
mouvement. De plus, l’auteur observe un
important facteur de la dimension cosmique, que les leaders ne proviennent pas
nécessairement de la même tranche de la société, ce qui fait un rappel avec les
origines des différents empereurs. Ce parallèle avec des forces suprêmes
d’autorités permet à la population de crédibiliser le mouvement avec des
facteurs qui leurs sont déjà familiers.
Le
pont que fait le Falun gong entre les éléments classiques de la société
chinoise traditionnelle est possiblement
complice de son succès: la structure pyramidale, l’aspect cosmologique.
L’auteur mentionne aussi l’importance de l’aspect communautaire de la pratique,
cette structure n’arrive pas à point avec une société accès sur l’enfant
unique, donc un effritement des réseaux sociaux traditionnels; en offrant la
possibilité aux personnes d’une certain âge de se reconstruire un système sociale,
il est possible que ce mouvement soit popularisé et prenne cette ampleur pour
une de ces multiples raisons.
Vermander
conclu que cette popularité à l’internationale démontre une ouverture d’esprit
des chinois, mais aussi un retour au source pour la diaspora ce qui s’avère a
devenir une autre source de soucis pour le PCC.
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