Blogue du cours HST2621, "Les religions de la Chine moderne," donné la session de l'hiver, 2012, à l'Université de Montréal.
mardi 28 février 2012
Falun Gong : la tentation du politique
Texte de Karl-Philippe Gauthier-Sanchez
David A. Palmer, "Falun Gong : la tentation du politique"
David Palmer est un diplômé de la Sorbonne en anthropologie et un spécialiste de la religion et de la spiritualité en Chine moderne. Ces nombreux articles et travaux sur les mouvements religieux en Chine lui donne une place de choix en tant que source pour notre sujet en particulier.
Dans ce texte-ce, Palmer nous fait un portrait assez général des mouvements de qi-gong dans l’histoire récente de la Chine pour finir sur le Falung-gong qui nous intéresse plus particulièrement. Il fait état des révoltes sectaires qui eurent lieu au 19ième et 20ième siècles qui pourraient s’apparenter aux actions du Falung-gong dans les années 1990. Il nomme entre autre la révolte des Taiping et des Épées Rouges. Il continue en mentionnant les développements récents concernant la relation entre le PCC et le qi-gong. Alors qu’une répression assez marquée caractérise ses premières années au pouvoir, le qi-gong reprend une place au sein de la société chinoise par manque de moyens d’instaurer un système de santé à l’occidentale. Le qi-gong est alors vue comme une alternative moins couteuse et plus réalisable. Cette renaissance est stoppée par la révolution culturelle mais reprend du poil de la bête en à partir de 1979, époque où la Chine se rouvre au monde.
Cette renaissance du qi-gong atteint son paroxysme en 1987 avec l’appui de la communauté scientifique chinoise qui permet de légitimer la pratique. Yan Xin, un grand maître de qi-gong, réussi à changer la structure moléculaire de l’eau seulement avec son qi. Malgré tout, sa popularité inquiète le PCC et il est exilé aux États-Unis. En 1994, Zhang Gong , un autre maître, réussi à amassé 30 millions de supporters et inclut un aspect très commercial dans sa pratique du qi-gong. Il disparait à son tour suite à une intervention du PCC. Malgré tout, Li Hongzi, le maître du Falung gong, débute un autre mouvement dès 1992 et inclus des aspects messianiques, moralistes et apocalyptiques à sa pratique. Son succès rapide lui vaut lui aussi d’être exilé aux États-Unis en 1996. Il revient malgré tout en Chine plus fort que jamais et modifie son message pour y inclure une nouvelle loi de l’univers. Le mouvement devient donc anti-scientifique et occultiste, mais réussi tout de même à grossir ses rangs. L’attitude du PCC à l’égard du Falung Gong reste mitigé et certains sympathisent avec le mouvement tandis que d’autres redoutent son influence. La manifestation du 25 avril 1999 amènera malgré tout l’interdiction du mouvement.
Pour terminer, Palmer se penche sur les causes de ce mouvement et sa popularité dans ce qu’il appelle le vide. Il explique d’abord que ce vide qui peut être ressenti au sein de la société chinoise émane d’une réaction au matérialisme grandissant de cette même société qui laisse un gouffre dans la vie spirituelle des chinois. Il explique aussi que la sphère économique jouie d’une certaine indépendance face au PCC alors que la société civile reste opprimée et laissée de côté. Le Falung Gong se fait donc le porte parole de cette société civile étouffé sous le poids de la sphère politique et économique de la société.
En conclusion, ce texte, surtout dans sa dernière partie, nous donne des pistes quant à la raison de la popularité du Falung Gong en Chine. Ce vide que David Palmer décrit donne une hypothèse tout à fait valable et défendable pour expliquer cette popularité.
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