dimanche 19 février 2012

Les maîtres charismatiques


Billet de Daphnée Roy Langelier


David A. Palmer , «Les maîtres charismatiques» 


David A. Palmer travaille à l’Université de Hong Kong dans le département de sociologie. Il obtient son Phd de l’Université de la Sorbonne. Sa formation anthropologique doublé d’une expertise en psychologie et en religion le transporte au travers diverses terrains ethnographiques. Après maintes ethnographies en terre chinoise, Palmer fini par se pencher plus sérieusement sur la question des mouvements spirituels et des transformations des traditions en contexte de la modernisation chinoise. 


Le sujet de cet ouvrage «Les maîtres charismatiques» s’inscrit dans cette perspective de modernisation et de transformation des croyances religieuses. L’auteur fait premièrement une brève description de l’implantation du qigong dans le contexte contemporain de la Chine. Suite à la Révolution Culturelle et à la place maintenant possible grâce à Deng Xiaoping, nouvellement au pouvoir, pour la pratique privée de la religion, le qigong s’est grandement propagé.  



Le volet de l’article de Palmer concernant l’implication du rôle des maîtres dans la montée du qigong en Chine se déroule suivant des étapes d’explication de la description des maîtres, leur développement, leurs implications dans la société et de la formation d’un mythe autour de leur personne et de leurs capacités. 

Premièrement, Palmer porte notre attention sur «l’ancestralité» des pouvoirs, des connaissances et des capacités du dit «Grand Maître» de l’aura créé autour de cet icône, l’introduction d’un enfant au monde du qigong via l’apprentissage se fait avec différents maîtres. Finalement, il porte un regard critique sur l’implication de la recherche de notoriété des maîtres. 
Les maîtres recherchent leur légitimité dans les savoirs ancestraux. L’image du Grand Maître très charismatique et mystique est mis en devant pour permettre aux autres maîtres de favoriser l’adhésion au mouvement. 
Pour ce qui est de la formation du maître, l’enfant, hors de l’ordinaire, rencontre ces mentors de façon plus ou moins mystérieuse, il en fait la rencontre et son apprentissage avec plusieurs maîtres venant de courants religieux et philosophiques différents. Il observe que les acquis de l’enfant (du maître en devenir). Son cheminement long et houleux se fait grâce à la bonté des maîtres, ayant différent bagage, qui désirent transmettre leur savoir. 
La rencontre du premier Sage et de l’enfant est une étape cruciale dans le développement du futur maître. À cette étape, le vieillard se doit de transmettre ses connaissances pour compléter son cheminement via la transmission, on y trouve une note d’humilité dans ce processus. 
Finalement, Palmer décrit le volet du Surhomme, soit concernant les pouvoirs magiques. Les mythes entourant le maître, selon l’auteur, sont favorisés par les pouvoirs magiques et les événements surnaturelles que le maître effectue.  
Palmer se questionne sur la complexité des carrières des maîtres charismatiques, comment font-ils leur notoriété. Sur le fait que les maîtres utilisent leur réseautage pour pouvoir se tailler une place dans le monde. L’utilisation des médias pouvant promouvoir son rôle et sa position dans l’organisation des maîtres de qigong. 


Avec la formation et les connaissances du terrain de l’auteur on peut voir la perspective assez social. Soit l’auteur relate des histoires mythiques concernant l’origine de la relation maître et apprenti. Ces histoires mythiques nous permettent de voir une cohésion entre les différentes philosophies et courants religieux de a Chine traditionnelle. Le qigong selon le texte, même si c’est une vieille pratique, est un ensemble d’éléments culturels. La formation des enfants au travers le territoire de la  Chine est probablement favorisée par les différentes courants de provenance. 


On peut dénoter aussi une présence considérable d’éléments provenant d’autres religions ou d’autres courants philosophiques de la tradition chinoise. On voit la notion de karma, la relation paternaliste (enfant et mentor), la guérison à l’aide de maîtres, la relation avec la sacralité  de la montagne, la relation avec les éléments de la nature (religion anémiste). Le mélange des différentes traditions chinoises autant philosophiques que religieuses favorisent probablement l’ascension du qigong et de ses maîtres.  





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