dimanche 14 avril 2013

Chinese Protestant ChristianityToday

Chinese Protestant ChristianityToday

BAYS, Daniel H.: “Chinese Protestant Christianity Today”, The China Quaterly, n°74, June 2003, pp. 488-504.

Par Romy Martel

Daniel H. Bays a fait ses études en Histoire, spécialité Asie de l’Est où il a obtenu un doctorat. Il est aujourd’hui professeur d’histoire au Calvin College au Michigan et il y a également été directeur du programme d’études asiatiques. Ses recherches se concentrent sur la politique et la société de la Chine moderne, ainsi que sur le christianisme en Chine. Il a écrit plusieurs ouvrages sur ce dernier et il a remporté en 2009 le prix de mérite de la Société pour l’Histoire du christianisme en Chine.

Le texte de Daniel H Bays fait le survol de la situation du protestantisme en Chine de sa forte montée dans les années 80 jusqu’à aujourd’hui.
En effet, dans les années 80, on voit une résurgence de la religion, et du même cas du protestantisme, qui commence alors à se voir étudier tout au long des années 80 et 90 et qui réunit un nombre toujours plus important de membres. Il est d’ailleurs impossible de connaître le nombre exact de protestants en Chine car il faut savoir que l’Église protestante y est morcelée. D’un côté, il existe des églises « officielles » qui sont rattachées au gouvernement et qui sont donc contrôlées par lui, avec des pasteurs éduqués dans des écoles spécialisées, d’un autre, nous trouvons les églises « à domicile » qui sont indépendantes du Parti communiste et qui ont donc une plus grande liberté, mais qui sont alors considérées comme illégales.

Il existe un très grand nombre de ces églises « à domicile », autant en ville qu’en campagne, ce qui les rend difficiles à dénombrer. Selon le gouvernement chinois, il y aurait actuellement entre vingt-cinq millions et trente-cinq millions de protestants en Chine, ce qui fait du protestantisme la religion la plus populaire du christianisme, par rapport au catholicisme qui n’enregistre environ que dix millions de membres.
Le protestantisme touche un grand nombre de personnes : les citadins, les villageois, les intellectuels, les minorités ethniques. Dans le cas des citadins et des intellectuels, c’est surtout parce que le protestantisme est rattaché à l’Occident et il est donc considéré comme une marque de modernité. Cependant, alors que les citadins sont croyants et pratiquants, les intellectuels étudient le protestantisme et certains sont aussi croyants, mais très peu fréquentent une église car ils doivent garder une certaine image. Dans le cas des villageois et des minorités, c’est plus un moyen de survivre. Le protestantisme permet aux minorités de résister àl’oppression des Han et à renforcer leur identité religieuse et culturelle, chose encouragée par le gouvernement car cela permet également de lutter contre leur problème d’alcoolémie et de drogue. Quant aux villageois, cela leur permet de survivre dans un contexte d’abandon des campagnes face aux réformes économiques.

Cependant, malgré cette popularité du protestantisme en Chine, cette religion n’est pas dénuée de tout problème. Comme il a été vu juste avant, le protestantisme en Chine est divisé en deux, autant entre « l’officiel » et « l’officieux » qu’entre ville et campagne. Le problème de cette première division est qu’une très grande partie des protestants sont rattachés à une église « à domicile » pour la liberté qu’elle offre par rapport aux églises officielles. Mais de ce fait, le protestantisme n’est alors plus vraiment sous le contrôle du Parti communiste, Parti qui craint que le christianisme renverse alors le régime comme ça a été le cas dans plusieurs pays d’Europe de l’Ouest. De plus, par cette liberté des églises « à domicile », il est possible de retrouver certaines pratiques plus proches de la superstition que de la religion. Pourtant, les églises « à domicile » à assurer qu’elles n’avaient aucun rôle politique et que leur but n’est aucunement de s’opposer au Parti communiste. Malgré cela, il existe toujours une tension entre les deux. Pour ce qui est du problème de la division ville/campagne, il se rapproche du problème vu avant. En effet, il n’existe pas assez d’églises officielles en Chine pour répondre à la demande de la population, ce qui explique l’apparition des églises « à domicile », surtout dans les campagnes. Cependant, les pratiquants y sont pauvres et peu éduqués, quant aux pasteurs, ils n’ont pas reçu la formation officielle. Le danger est que cela fait parfois naître des groupes sectaires, avec à leur tête des leaders charismatiques qui se font passer pour le Christ. Enfin, le dernier problème que peut poser le protestantisme est qu’il a encore beaucoup de lien avec l’Occident. Plusieurs organisations en Occident continuent de contribuer au protestantisme chinois et l’on retrouve de profondes marques de l’Occident dans cette religion, que ce soit dans les églises, la musique, la théologie. De plus, les anciens pasteurs étrangers continuent aujourd’hui d’avoir de l’influence. Il pourrait alors y avoir crainte du Parti communiste de ce fait de ne pas avoir le contrôle de la situation. L’auteur conclut toutefois que même si l’Occident continue d’avoir une certaine influence sur le protestantisme aujourd’hui en Chine, cette religion a quand même été adoptée par la société chinoise au cours des dernières décennies, réduisant ainsi cette influence.

Ce texte est intéressant pour notre cours car dans un premier temps, il présente la montée en popularité du protestantisme, surtout dans les années 80 ainsi que la popularité que cette religion continue d’avoir actuellement, mais dans un deuxième temps, il montre les difficultés qu’il existe entre la religion, ici protestante, et l’État, thème principal de notre cours.

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