samedi 13 avril 2013

The Challenge of Race Relations

Texte rédigé par Gabrielle Maisonneuve

BU, Liping, The Challenge of Race Relations: American Ecumenism and Foreign Student Nationalism, 1900-1940, Journal of American Studies, 35 (2001), 2, 217-237

Docteur Liping Bu a quitté son poste d’enseignante à l’Université de Beijing en 1989 pour poursuivre ses études aux États-Unis. Elle obtint un doctorat en histoire et politique et s’intéresse de près aux études des relations culturelles entre puissances étrangères. Elle a publié quelques livres sur le sujet et a rédigé des articles pour des journaux tels que le Journal of American Studies et Peace& Change.

L’article Challenge of Race Relations est une étude de l’influence des groupes chrétiens américains sur les étudiants étrangers venus étudier aux États-Unis avant la Deuxième Guerre mondiale. Ces étudiants ont été marqués tant au niveau culturel, intellectuel et spirituel par une telle expérience, mais pas nécessairement de la manière que l’aurait souhaité les associations missionnaires. En effet, les étudiants venus de l’autre bout du monde pour connaitre le «rêve américain» furent rapidement confrontés à la dure réalité de l’époque et cette désillusion fit naître en eux un fort sentiment nationaliste et particulièrement à la veille de la Deuxième Guerre mondiale.


L’auteure base son étude sur les archives et documents écrits du YMCA ainsi que celles des autres associations chrétiennes et des missionnaires impliqués dans le projet, grâce à la correspondance que maintenaient les étudiants avec leurs proches dans leur pays et en plus de ses connaissances personnelles en la matière. L’idée d’envoyer des jeunes Chinois aux États-Unis pour qu’ils bénéficient d’une éducation moderne et chrétienne n’était pas nouvelle. Déjà au 19e siècle, des missionnaires voulaient envoyer de jeunes leaders potentiels en Amérique pour que, une fois leur éducation terminée, ils puissent retourner chez eux pour répandre le christianisme et moderniser leur pays. Ainsi, ils montreraient la voie du progrès aux civilisations «barbares» grâce à la modernisation et aux principes chrétiens. Au début du 20e siècle, on compte environ 2670 étudiants étrangers aux États-Unis et le nombre double à partir de 1913. Les missionnaires virent dans la naissance de la République Populaire de Chine en 1911 une occasion d’améliorer plus que jamais ses relations avec la Chine grâce à la formation d’étudiants chinois dans ce contexte de changements culturels.

Cependant, ce n’est pas le «rêve américain» qu’ils s’étaient imaginé qui les attendaient mais bien une atmosphère de xénophobie et de discrimination de la part des Américains. Ces étudiants se rendirent rapidement compte que les notions d’amour et de tempérance que les Américains prêchaient ne s’appliquaient pas nécessairement à des gens d’une race différente de la leur. Cette atmosphère nuisible aux bonnes relations entre les États-Unis et les pays étrangers passa bien près de réduire à néant les efforts de plusieurs générations de missionnaires. C’est surtout au tournant des années 1930 que les relations entre étudiants étrangers et ceux américains et même envers d’autres étudiants asiatiques ou européens fut à son plus sensible à cause des conflits entre leur pays d’origine. Ils développèrent alors un fort sentiment nationaliste né de leur dévotion à leur patrie et du sentiment de désillusion face au «mensonge américain». Les missionnaires furent alors bien obligés de constater que s’ils voulaient persister dans leur projet de rapprocher l’occident des pays étrangers, ils devront le faire non plus avec l’idée de la suprématie blanche chrétienne sur les pays «barbares» mais avec une politique d’équité et d’acceptation des cultures étrangères.

Cette étude est très intéressante dans le cadre de notre cours car elle nous rappelle que le christianisme n’est pas simplement apparut dans les pays orientaux du jour au lendemain et que cette introduction ne s’est pas faite sans heurts ni conflits.Ce fut un processus long, pénible et semé d’embuches pour les missionnaires chrétiens envoyés aux quatre coins du monde. L’article du docteur Bu examine l’influence bénéfique que l’éducation occidentale a eue sur la Chine prémoderne tout en critiquant le côté hypocrite des enseignements chrétiens en Occident. La suprématie culturelle n’est pas un concept très ancien en Amérique et c’est une réalité qui est parfois difficile à saisir chez les jeunes d’aujourd’hui.

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