The Emergence of a New Type of Christians in China Today
Texte de Simon Deschênes
Source: CHEN Cunfu& Huang Tianhai, « The emergence of a new type of christians in China today », Review of religious research, vol.46, no 2, déc. 2004, p.183-200.
Les deux auteurs sont des enseignants à l’université de Zhejiang.
Dans cet article, les auteurs abordent l’émergence d’un nouveau type de chrétiens dans la Chine contemporaine. De façon générale, ces chrétiens n’ont rien à voir avec ceux des précédentes générations. Alors qu’auparavant les adeptes du christianisme étaient des paysans relativement pauvres, les nouveaux chrétiens, généralement connus sous le nom de « boss christians », sont tout le contraire de leurs ancêtres. Ces « boss christians » vivent dans les grandes villes du littoral, la plupart exercent des métiers demandant un haut niveau d’éducation, travaillent dans le secteur privé et sont ouvert d’esprit. À titre d’exemple, les auteurs soulignent que sur les 221 chrétiens de 18 à 60 ans dans la région du Wenzhou, 190 d’entre eux sont dans le milieu des affaires, 16 possèdent leur propre entreprise, 10 sont dans le milieu de la santé ou le corps professoral et seulement 5 sont des fermiers ou des pêcheurs.
Par ailleurs, ces chrétiens se démarquent des générations précédentes sous un autre point, ils sont fortement actifs dans leur société. D’une part, ils s’investissent tant dans les activités économiques de leur région alors que, d’autre part, ce sont eux qui financent en grande partie les églises chrétiennes, que ce soit dans leur région ou celles avoisinantes. Cette implication sociale s’explique principalement par les caractéristiques qui ont été mentionnées au paragraphe précédent. En fait, en ayant une meilleure éducation, ils développent un esprit plus critique envers leur environnement, mais ils se retrouvent également dans un milieu plus libéralisé une fois sur le marché de l’emploi. De plus, en travaillant dans des domaines rentables économiquement, notamment dans le secteur privé, ils sont en mesure de gagner un salaire qui permet non seulement de subvenir à leur besoin, mais aussi d’en donner une somme pour le financement de leur église. On peut prendre en exemple l’église protestante de Zhu, celle-ci a pu s’établir en achetant un terrain d’une valeur de 400 000 yuans en 1991, chose possible uniquement grâce aux contributions de ces « boss christians ».
Par contre, c’est sur le plan social que les « boss christians » ont joué un grand rôle. Étant donné les postes qu’ils occupent, ils sont considérés comme faisant partie de l’élite sociale. Vu les relations qu’ils ont développées avec les membres du gouvernement, cela a permis de diminuer les tensions entre le gouvernement, les églises ainsi que les communautés non chrétiennes. En plus, avec l’exode rural que connaît la Chine, les membres des églises chrétiennes se sont impliqués dans l’intégration de ces nouveaux citadins, notamment en leur offrant une certaine éducation ainsi qu’une formation de base en vue d’un emploi. De plus, quand le gouvernement chinois a annoncé un plan de développement des régions rurales dans le nord-ouest du pays, les églises du Xiaoshan se sont empressées d’offrir des emplois et des opportunités d’affaires à leurs collègues du Guizhou.
L’article apporte un élément pertinent d’étude puisqu’il se détache du phénomène des églises clandestines en Chine. En plus, les données empiriques donnent un poids non négligeable pour appuyer leurs propos et ainsi démontrer l’ampleur du phénomène social.
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