dimanche 22 janvier 2012

1898 : The Beginning of the End for Chinese Religion ?


Texte de Vanie-Ève Aubertin


Vincent Goossaert, «1898 : The Beginning of the End for Chinese Religion ?» Journal of Asian Studies, 65-2, 2006, p. 307-336.


Vincent Goossaert est historien spécialisé dans les religions en Chine et leur impact sociologique.
Dans son texte, l’auteur cherche à mettre à jour les éléments du contexte politique et social, d’avant la révolution républicaine chinoise de 1911, qui ont rendu possible l’avènement de la réforme religieuse. Il soutient que même si l’édit de 1898 pour la destruction des temples n’a eu un effet que très limité dans l’immédiat, il a tout de même enclenché, à cause du climat politique et social, un mouvement pour la destruction des temples pour en faire des écoles. La vision de l’auteur est intéressante dans le contexte du cours, car elle nous permet d’étudier la première réforme religieuse de la Chine moderne si ce n’est que cette réforme fait partie intégrante du processus de modernisation. Ainsi, il nous est possible de constater le rapport entre l’État impérial et la religion dans ce temps de troubles politiques. 

L’auteur démembre les mouvements qui troublent le climat religieux en trois :  confucianisme fondamentaliste, anticléricalisme et anti superstition. Le mouvement antireligieux n’arrivant que plus tard durant les années 20, on ne s’y attarde pas. L’auteur marque un tournant historique à l’édit de 1898, car il y reconnaît une rupture dans la relation entre la religion et l’État. C’est pourquoi en répondant aux questions en lien avec l’attitude du gouvernement dynastique envers la religion, nous serons souvent entrainés à comparer l’avant 1898 du après. 
La place du gouvernement comme étant une religion confirmée sur deux plans dans l’argumentation de Goossaert. D’abord, il place le confucianisme fondamentaliste comme une des puissances étatiques ayant un impact direct sur le sors des religions et superstitions où ces croyances sont à être condamnées et les normes et croyances confucéennes, défendues. Ensuite, le gouvernement impérial, en tant qu’institution religieuse, est menacé suite à l’édit de 1898, car celui-ci enclenche un débat sur la sécularisation de l’État chinois. 
Il existera une certaine forme de liberté de croyance chez les religieux uniquement, car les institutions elles-mêmes seront interdites et pour certaines détruites durant la réforme scolaire qui n’est pas innocente, car elle permettra la destruction des temples par la même occasion. Suite à 1898, plusieurs groupes de nature politique seront formés dont le but premier sera de discréditer les pratiques, mais surtout les croyances des bouddhistes et taoïstes.
Nous savons qu’avant même 1898, il rageait déjà une guerre de religion en Chine. Toutefois, nous parlons d’une guerre très discrète parce que malgré les décrets nationaux et locaux qui interdisaient les pratiques superstitieuses et l’organisation d’institutions religieuses indépendantes de l’État, il semble que ceux-ci aient été inefficaces à convaincre les adeptes de cesser de pratiquer. De plus, les discours qui condamnaient ces pratiques étaient eux-mêmes prononcés dans un contexte religieux. Ainsi, la religion elle-même ne sera pas condamnée ou interdite. Ainsi, l’État a un impact que superficiel sur les pratiques, mais surtout les croyances des gens. Mais suite à l’édit de 1898, comme nous l’avons vu plus tôt, le sujet sera pris davantage à cœur par la gentry et le peuple qui s’impliquera davantage à détruire les témoins d’une société religieuse moins moderne que le modèle connu en occident. 
Nous pourrions donc même adresser les éléments déclencheurs des troubles religieux dont l’influence de la chrétienté et de l’occident en ferait partie parmi d’autres. 



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