samedi 21 janvier 2012

General Aspects of Chinese Communist Religious Policy


Texte de Stéphanie Lebœuf



Rensselaer W. Lee III, « General Aspects of Chinese Communist Religious Policy, with Soviet Comparisons », The China Quarterly, No. 19 (Jul.-Sep., 1964), pp.161-173.



Rensselaer W. Lee III est spécialiste en matière de crime international, de narcotiques et de l’histoire post-soviétique. Il détient un doctorat de Stanford University. Ce présent texte s’inscrit, au sein de l’œuvre de l’auteur, comme une première en matière d’étude sur la religion. Publié dans le journal China Quarterly, une revue scientifique spécialisée sur la Chine contemporaine, le texte « General Aspects of Chinese Communist Religious Policy, with Soviet Comparisons », est publié en 1964, période où le communisme est à son apogée. Il ne s’agit pas ici d’un texte qui révolutionne nos connaissances par rapport à la Chine, mais d’un point de vue nouveau sur les raisons de la survivance du fait religieux en Chine.



Dans ce texte, la question de départ de l’auteur est la suivante : pourquoi deux pays revendiquant l’idéologie communiste, soit la Russie et la Chine, ont-ils des rapports aussi différents avec les institutions religieuses? Plus précisément, pourquoi la Chine accepte-t-elle le phénomène religieux alors que le communisme prône son éradication? Pour Lee, cette différence entre les deux puissances communistes par rapport à la religion est due à la vision « optimiste » qu’a la Chine de celle-ci alors que la vision russe est qualifiée de « pessimiste ». Ce texte comparatif entre la Chine et la Russie prend appui sur des études, notamment celles de C.K. Yang et de Francis Price Jones, concernant la religion dans la société chinoise et sur des bribes du journal Kommunist. 
L’une des causes de l’attitude des communistes chinois face à la religion est selon l’auteur qu’une fois au pouvoir, ces derniers n’ont rencontré aucune résistance venant des institutions religieuses. Les autorités chinoises considéraient en fait que la religion puisait sa force de deux sources. La première, sociale, trouve sa nature dans la lutte des classes et est l’instrument de l’exploitation des masses par les puissants religieux décourageant l’esprit révolutionnaire. La seconde, dite cognitive, se base sur l’ignorance et le manque d’éducation des masses qui, sans ressource, sont plus enclines à croire aux préceptes de la religion. Les communistes chinois croyant avoir éliminé, par l’abolition des classes sociales, la source sociale de la religion, ils sont convaincus que la fin de cette dernière est proche. Par ailleurs, ils étaient convaincus que via l’éducation de la population, celle-ci se tournerait vers la science au détriment de la religion, coupant ainsi sa source cognitive. Cette conception du déclin de la religion est en fait basé sur l’idée voulant que chaque institution passe par un processus de croissance, de développent et d’extinction, la religion en Chine s’approchant, selon eux, de cette dernière phase.
Ensuite, l’auteur avance que cet optimisme des communistes chinois se traduit par une « bonne entente » entre le Parti communiste et la religion, par une recherche d’un terrain d’entente commun propice à la construction d’un état socialiste. En effet, si la population chinoise n’est pas divisée par des confrontations entre croyants et non-croyants, il sera plus facile de se concentrer sur la construction de l’état. Au contraire, en Russie, ceux-ci ont toujours considéré la coopération impossible entre la religion et le communisme et qu’il en a résulté plusieurs affrontements avec entre autres l’Église orthodoxe.
Notons que, Lee rappel qu’il y avait effectivement certaines persécutions. Elles n’étaient cependant pas motivées par un sentiment antireligieux, mais par des considérations économiques et politiques. 
Finalement, je crois que ce texte nous sera d’une grande utilité. Clair et concis, l’argumentaire de l’auteur aide à comprendre les nuances et les causes qui ont fait de la religion en Chine ce qu’elle est aujourd’hui. Le texte nous permet aussi de comprendre la relation hors du commun qui unit le communisme chinois et la religion, le communisme se devant, théoriquement, d’éradiquer toute forme d’idéologie autre que la sienne. 

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