samedi 21 janvier 2012

Religious Question in Modern China, ch. 3

Texte de Pascale Couturier




Vincent Goossaert et David A. Palmer, « Model Religions for a Modern China : Christianity, Buddhism, and Religious Citizenship », chapitre 3 de Religious Question in Modern China.




Vincent Goossaert est un historien qui se spécialise sur l’influence de la religion moderne sur la société chinoise. Il s’intéresse particulièrement au taoïsme, aux politiques religieuses et au rôle social et professionnel des spécialistes religieux en Chine. Il est présentement directeur des recherches au CNRS et directeur adjoint du GSRL (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités). De son côté, David A. Palmer est un historien ayant fait un doctorat à l’EPHE (Sorbonne). Il se spécialise en l’étude de l’anthropologie socioculturelle, de la société civile, de la religion, ainsi qu’en l’étude de l’état, la société et la culture traditionnelle de la Chine contemporaine.



Dans le chapitre Model Religions for a Modern China de leur livre, Goossaert et Palmer tentent de démontrer en quoi les institutions chrétiennes ont servit de modèle aux religions bouddhiste, taoïste, confucéenne et musulmane en Chine afin qu’elles se réorganisent et se réinventent face au nouveau contexte politique de 1912. Ceci aurait permit, selon eux, un avènement vers une nouvelle « citoyenneté moderne » chinoise.


En premier lieu, les auteurs ont expliqué l’existence d’une république chrétienne en Chine en évoquant la chrétienté du révolutionnaire Sun Yat-sen, le grand nombre de chrétiens élus au gouvernement (malgré qu’ils ne représentaient que 1% de la population) et les organisations aux idées socio-progressives chrétiennes qui prônaient l’hygiène, l’éducation, etc. Les révolutionnaires chrétiens n’étaient donc pas les ennemis du pouvoir au début du 20e puisqu’ils aidaient la cause nationale chinoise et représentaient l’idée de citoyenneté religieuse.


Le modèle chrétien qu’ont essayé d’appliquer les religions de la Chine ci-haut est celui d’une norme chez le citoyen chinois. Chacune des religions a tenté de se réformer en se centralisant sous une Association principale (bouddhiste, taoïste, confucéenne, musulmane) ayant comme objectif de devenir l’association religieuse nationale reconnue et protégée au sein du gouvernement. Unir nationalement la religion permettait d’unir la Chine. Ces religions ont fondé des bureaucraties religieuses centralisées, éliminant les disparités locales, les anciens cultes locaux et les vieilles ‘superstitions’ afin de créer une religion nationale normalisée. Elles ont aussi entreprit la création d’écoles (longtemps un atout attribué aux chrétiens), de monastères/temples, de sociétés missionnaires, d’organismes de charité, de liturgies, etc., tous inspirés du modèle chrétien.


La religion bouddhiste est celle qui a eu l’engagement le plus soutenu du mouvement de normalisation. Le moine révolutionnaire Taixu basait ses réformes sur des textes religieux et sur « l’humanisme bouddhiste ». D’autres mouvements révolutionnaires sont nés chez les plus conservateurs.


Les leaders du taoïsme ont voulu suivre les pas des bouddhistes. Chen Mingbin a fondé l’Association taoïste et prônait l’idée d’un taoïsme universel. Or, leurs leaders manquaient de zèle et il y avait plus de résistances.


Chez les Confucéens, la réinvention était d’autant plus nécessaire et difficile puisqu’ils venaient de perdre le statut de doctrine officielle. Ils se sont réformés sous Chen Huanzhang en éliminant les saints confucéens autres que Confucius, mais l’institution a été rejetée au parlement.


La religion musulmane était reconnue officiellement lors des dernières années de la Chine impériale. En plus des réformes globales, l’Association musulmane a pris en charge la protection de la condition sociale des Hui.


Ainsi, ces religions se sont réinventées afin d’établir un système de normes citoyennes religieuses, sous le modèle chrétien, en lien avec la formation d’un état moderne chinois.






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