samedi 21 janvier 2012

The Late Qing Religious Landscape


Texte de Victor Klein


Goossaert et Palmer, « The Religious Question in Modern China, ch 1., The Late Qing Religious Landscape », 2011, The University Of Chicago Press, Chicago and London




Dans le chapitre 1 : The Late Qing Religious Landscape, de leur livre : The Religious Question in Modern China, Vincent Goossaert et David A. Palmer veulent mettre en contexte la structure religieuse de la Chine de la fin du dix-neuvième siècle, ses dynamiques, ses principales composantes et ses interactions et liens forts avec la société ainsi qu’avec l’État chinois. 


Ce chapitre à surtout une visée historique, il permet au lecteur de comprendre le tissu religieux chinois lorsque le régime dynastique a pris fin au vingtième siècle pour laisser place à la république. 



Dans un premier temps ils dressent un tableau des acteurs religieux de la Chine des Qing. Ils présentent les « Trois enseignements» que sont le Confucianisme, le Bouddhisme et le Taoïsme ainsi que la réalité religieuse quotidienne qui s’organise autour de fois variées centrées autour de groupes familiaux et/ou économiques et communautaire : lignées ( ancêtres, fantômes ), guildes ( saints ... ), divinités locales ...  Sans mettre en opposition les deux, ils proposent plutôt de voir les liens et les interactions, aussi bien financiers que spirituels, qui les unissent. 


Ils présentent aussi le culte de : « Eternal Unborn Mother » dont les adeptes, des millénaristes salvateurs portés sur les thèses apocalyptiques, joueront un rôle important dans la fragilisation du régime. 


Ils décrivent ensuite le rôle de l’État dynastique dans la régulation et la promotion des cultes. Bien qu’édifiant des règles strictes, comme le bannissement de certains cultes, l’impact sur le terrain n’est que sporadiquement visible. De nombreuses «sectes» ont ainsi pu proliférer durant toute la période impériale bien qu’interdites. Ainsi la liberté religieuse fût grande, l’État tolérant aussi les cultes locaux et les trois religions principales. 


Ce furent vraiment les sectes salvatrices, mettant en question le mandat divin des empereurs et impératrices qui étaient la cible des attaques gouvernementales. 


Il faut aussi comprendre l’empereur/impératrice comme une institution central du système politico-religieux mis en place avec le confucianisme. Ainsi le mandat du ciel, bien qu’impalpable était en forte corrélation avec la réalité sociale et terrestre car des catastrophes remettaient en causse l’attachement des cieux à l’empereur.


Dans une dernière partie ils décrivent les mouvements sociaux et religieux qui annoncent de forts changement en Chine à la fin du dix-neuvième siècle. Si les confucéens fondamentalistes ont essayé de réformer la société, ce sont plus des mouvements comme celui Taiping d’influence chrétienne qui ont le plus bouleversé la société chinoise. Pour les chercheurs cette période  représente l’arrivée de la modernité dans la paysage religieux chinois et annonce le changement communiste du siècle prochain. Mais les rebellions liées à la religion ne mettaient pas seulement en cause l’État impérial, on voit avec le mouvement des Boxers que c’est l’occident qui est cette fois ci visé. 


La conclusion principale des auteurs est qu’au tournant du siècle, le visage religieux de la Chine impérial est au bord d’être profondément altéré. Les chercheurs pointent aussi l’intervention occidentale comme une clé majeur dans ce changement. 


Finalement on peut dire que le texte est très intéressant et didactique, il permet aux néophytes, en une vingtaine de pages, de commencer à saisir quelles étaient les implications entre religions et société ( groupes sociaux, État ... ) et comment les deux se sont influencés mutuellement. 


Annex : 
Vincent Goossaert est un historien, chercheur au Centre National de Recherche Scientifique français. Il a étudié et publié plusieurs livre sur la religion et ses implications sociales dans la Chine moderne.
David A. Palmer est un anthropologue et sociologue spécialisé sur les questions religieuses dans la Chine moderne, les mouvements spirituels et les changements qui s’opèrent dans la tradition chinoise. 







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