Shuk Wah Poon, “Refashioning Festivals in Republican Guangzhou”. Modern China 30(2) 2004: 199-227.
Texte de Rémi Langevin
Shuk Wah Poon est assistante professeure au département d'histoire de l'Université Lingnan à Hong Kong.
Septembre 1929 eut un grand vent de changement, le gouvernement Nationaliste a abolit à Guangzhou la fête de mi-automne; qui est habituellement une fête très importante pour les chinois. Cette abolition arrive dans le but de se moderniser et laisser les vielles superstitions derrière. Pour le gouvernement Nationaliste, les festivals traditionnels ne pouvaient pas faire partir du Nouvel Age chinois et cela à cause du fait qu'ils puisaient leur essence d'êtres célestes ou de fantômes; de plus Sun Yat-Sen a abolit le calendrier lunaire en 1912, donc peu de « superstitions » furent maintenues. Le gouvernement durent trouver d'autres jours de fête pour les remplacer, comme le jour national et l'anniversaire de Sun Yat-Sen; des événements aux allures plus modernes. La population n'ayant pas de congés ce qui les faisaient travailler à longueur d'année, le gouvernement revint sur ses pas et ramena en 1930 les festivals d'autrefois comme le festival du bateau dragon et la fête de mi-automne; mais les intégra au calendrier solaire, se qui alla avec la modernisation dans un sens que ces fêtes avaient des liens avec l'idéologie du gouvernent nationaliste.
L'auteur met plus d'emphase sur deux festivals traditionnels de Guangzhou, qui est connue comme étant le berceau de la révolution : le festival des fantômes qui consiste à brûler des offrandes en papiers pour calmer les fantômes et le festival du double sept (Qixi) où les jeunes femmes se rassemblent pour prier les dieux. Le peuple utilisa ses deux événements comme moyens de résistance en y rajoutant certains éléments, en les modernisant ils purent les sauvegarder.
Le festival Qixi est essentiellement pour les jeunes filles voulant se trouver un bon marri dans le cadre de la réunion de deux êtres divins, elles font alors des offrandes (fruits, fleurs, cosmétiques et statuettes des deux êtres célestes) devant leur maison. Pour les nouvelles mariées, il y avait une dernière célébration de cet événement connu sous le nom de cixian dans le but d'avoir un mariage heureux. Quelques secteurs du gouvernement eurent des problèmes à s'entendre, l'un disait que cela était un superstition tandis que l'autre assuraient que ce n'était que pour le plaisir. Le gouvernement pensa alors à une solution, convertir le festival Qixi en festival Leizu (en l'honeur de l'inventeur de l'élevage des vrs à soie), ce permettrait la réalisation de trois buts : enlever la partie superstitieuse, promouvoir le commerce de la soie, donner plus d'emplois aux femmes. Ce changement permettait de garder intact le caractère féminin de cet important événement tout en promouvant un certain sentiment nationaliste. Ce nouveau festival fut très populaire, des dizaines de milliers de gens s'y rendaient à chaque jour. À cause de problèmes économiques et politiques, cet événement de durera que 3 ans; mais au final cela n'a eu que peu d'impact sur le festival Qixi.
Le festival des fantômes consiste à calmer les fantômes en brûlant de la fausse monnaie et fessant des cérémonies dans les temples (wanrenyuan) , surtout pour les ancêtres. En 1932, cette fête fut transformé sous une allure plus nationale, l'hôpital Fangbian établit une cérémonie de quatre jour où elle invita des moines à prier pour les soldats de la dix-neuvième armée, les civils tués dans l'invasion de Shanghai par les japonais, les victimes des inondations et les gens enterrés à cet hôpital. À la place des fantômes, cette fête devint plus axée sur les martyres du pays ce qui permit au gouvernement et au peuple d'atteindre un certain niveau de satisfaction.
Pour les chinois, les événements religieux font partie intégrale de leur identité culturelle. Le gouvernement cherchant à se moderniser à tout prix, essaie d'éradiquer ces événements dits superstitieux, mais doit admettre que ces événements sont réellement importants pour le peuple; alors il ne reste que le choix de moderniser ces festivités pour renforcer l’identité politique de la population. Cela permet de balancer l’ancien et le nouveau pour promouvoir le sentiment nationaliste au sein de la population chinoise.
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