samedi 8 septembre 2012

Anatomy of Repression in China


James TONG, Anatomy of Repression in China : Timing, Enforcement Instititutions, and Target

Un texte de Vanie-Ève Aubertin

James Tong est professeur de science politique à l’Université de la Californie à Los Angeles où il est à la tête du département d’études asiatiques. Il se spécialise en politique chinoise et en violences politiques. 
L’article de M. Tong a pour but d’analyser en trois segments l’oppression du mouvement du Falongong qui suit la manifestation du 25 avril 1999 durant laquelle 28 000 pratiquants du mouvement s’étaient mobilisés s’introduisant dans les quartiers généraux du Parti. Le premier segment examine la question du temps. C’est-à-dire le délai entre la manifestation elle-même et les actions prises par le gouvernement pour contrôler la situation. Le deuxième segment analyse quels éléments et personnages parmi le parti et les agences gouvernementales se virent assigner la tâche de prendre en main la problématique du Falongong. Enfin, le troisième segment explique les décisions du gouvernement en ce qui a trait à l’enquête, aux arrestations et aux sentences remises aux personnages reconnus coupables et du processus par lequel le gouvernement arrivait à une conclusion de culpabilité ou non.

Dans le premier segment Tong enquête sur la question du délai entre la manifestation du 25 avril 1999 et la décision finale de rendre la pratique du Falongong illégale le 23 juillet de la même année. Les principales hypothèses de l’auteur quant au délai entre la manifestation étaient tout d’abord, qu’il existait peut-être une ambivalence en ce qui concerne l’attitude à adopter avec les pratiquants du Falongong. Ensuite, peut-être le gouvernement voulait-il éviter de la mauvaise publicité à l’international alors que plusieurs événements indépendants de la manifestation entrainaient les médias d’à travers le monde à se tourner vers la Chine. De plus, le gouvernement était-il peut-être déjà en gestion de crises diplomatiques survenant au même moment. Enfin, l’auteur, en analysant les moments durant le 3 mois de délai durant lesquels le gouvernement aurait pu agir sans attirer l’attention de la presse international, s’arrête à l’hypothèse selon laquelle le gouvernement prenait véritablement le temps de connaître son adversaire et pour organiser un plan d’action et que la décision de bannir le Falongong en Chine avait prise dès le lendemain de la manifestation. 
Dans le deuxième segment, l’auteur analyse quels acteurs du Parti et agences du gouvernement seraient sélectionnés pour mettre en œuvre le plan d’action. L’auteur arrive à la conclusion que le régime voit la manifestation davantage comme une atteinte à la sécurité publique qu’une attaque idéologique envers le parti lui-même ce qui influencera le choix du gouvernement en ce qui concerne la composition des comités impliqués dans le plan d’action face à la crise du Falungong.  De plus, le régime prendra la décision d’utiliser des comités «ad hoc», c’est-à-dire que ces comités furent créés pour un besoin précis et dans le cas de la crise du Falungong, ces comités seraient entre autres formés de spécialistes sur la question du Falungong. Enfin, l’auteur porte notre attention vers le fait que le régime préfère que ce soit les hauts dirigeants du parti qui soient à la tête de l’opération de gestion de crise plutôt que les habituels fonctionnaires des agences étatiques, ce qui démontre une prédominance de la part du parti dans les affaires d’État.
Dans le troisième et dernier segment, l’auteur adresse l’énorme tâche qu’est l’enquête, les arrestations, l’accusation et l’incarcération des 2,3 million d’adeptes du Falungong une fois que le mouvement fut officiellement déclaré illégal le 23 juillet 1999. Étant donné le nombre considérable de pratiquants, le gouvernement dut différencier les types de pratiquants pour savoir lesquels arrêter, libérer, accuser ou emprisonner. Enfin, on trouve que le régime différencie les contrevenants entre les pratiquants et les maitres du Falungong ; les gestionnaires du mouvement ou les leaders politiques ; les détenus ayant demandé pardon pour leur association au mouvement avant et ceux ayant demandé pardon après que la pratique fut déclarer illégale. Dans tous les scénarios, les derniers types de contrevenants étaient punis plus sévèrement que les premiers. 
En guise de conclusion, cette étude illustre la réaction de l’État face au mouvement du Falungong d’abord, à travers les actions prises sur un plan politique mais aussi sur le plan idéologique, c’est-à-dire, le radicalisme avec lequel on rend une discipline, pratiquée par 2,3 millions de personnes, illégale. 

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