vendredi 14 septembre 2012

Révolution Taiping


Texte de Gabriel Leblanc
Canevas 3A
Révolution Taiping
Texte de Philip A. Kuhn

Ce texte, extrait d’un livre par Philip A. Kuhn,  analyse les causes de la Révolution Taiping qui a eu lieu au milieu du 19e siècle. De prime abord il serait légitime de s’attendre à un récit historique de cette révolution, qualifiée par l’auteur de « probablement le désastre le plus gigantesque que l,Homme aie créé » mais il s’agit plutôt d’une analyse sur les causes et les évènements ayant mené au début de ce tout.  
La Révolution Taiping a été un soulèvement populaire entraîné par le leadership d’un seul homme, Hung Hsiu-ch’Ûan, dans la période de la seconde vague de missionnaires Catholiques en terre Chinoise. Hung Hsiu-ch’Ûan a passé de 1837 à 1847 à passer de village en village dans la province de Kwangzhi, à convertir nombre de Hakkas, des résidents indigènes réprimés dont l’économie rivalisait avec l’Élite Chinoise. Le Peuple Hakka était une minorité habile pour les fermes. Cette habileté fut exactement ce qui les rendait puissants  économiquement. Ils tenaient à leur unicité, tant à leur langage qui datait du 18e siècle, qu’ à leurs liens de sang. C’était un peuple fier et progressiste, selon les dires de l’auteur.  Cette distinction entre les Hakkas et les Chinois était ce qui agaçait l’état, motivant leur discrimination.
L’auteur souligne que l’inspiration transformant M. Hung ne résulte pas du travail des missionnaires Chrétiens, mais plutôt de 3 éléments distincts : une dépression, la lecture d,un recueil de textes religieux et une hallucination prolongée. 

Hung Hsiu-ch’Ûan était d’un village de paysans qui avait échoué ses études, rasant du fait même ses espoirs de s,extirper  de la pauvreté qu,il avait côtoyé toute sa vie et sa tristesse fut telle qu,il a sombré et déliré pendant 40 jours, délire durant lequel il affirme avoir rencontré Jéovah et parmi d’autres révélations, avoir appris qu,il était son second fils, le frère de Jésus Christ.  Ce délire, en fait a pris naissance  suite à la lecture d’un tract  publié en 1832 intitulé « Good words to admonish the age ». 
Rempli d’un sentiment d’échec , son psychée fragilisé a trouvé une raison d’être ¸a quoi s,accrocher, une mission : mener les opprimés à une révolte pour l’établissement de la « Sainte Cité de la Paix. »  Allant de village Hakka en village Hakka, il convertit nombre de villageois, à un point tel qu’en 1854, soit 7 ans après sa transformation, environ 1 million de fidèles le suivaient.  Il avait alors mené de nombreuses batailles, batailles qui s,étiraient depuis des années, mettant fin à cette oppression… Pour un premier temps. Il avait alors établi sa Sainte Cité de la Paix, prononcée en chinois « T’ai-P’ing T’ien-Kuon », dont il était Roi, cité dans laquelle une économie distincte de la Chine, un système de société élaboré, complexe et en marche, allaient bon train. 
Hung a tiré son inspiration de sa lecture du recueil de 9 tomes de Liang, qui sont en réalité un recueil de ses propres opinions sur le christianisme. On sait que cette période est celle où les Anglais ont fait leur seconde tentative de conversion à l,Église Catholique Protestante. En tant que converti missionnaire, Liang en a fait un recueil de ses extraits préférés de la Bible. La Bible, elle, a été écrite avec un souci didactique de morales et de développement spirituel, sa lecture depuis le début préparant à pleine compréhension de ce qui suit. Le recueil n,avait aucune structure de cet ordre, si bien que quelqu’un le lisant sérieusement pouvait en tirer des leçons différentes de la Foi, croyant évidemment à une scripture minutieusement structurée. Hung y a alors vu des liens avec la réalité de l’époque, et en a fait des déductions qui expliquent sa décision de tout révolutionner. 
Étant l’Église Catholique Protestante, Jéovah est omniprésent dans les extraits, et Jésus est un personnage secondaire danc CE récit de la bible. Ce prospectus était écrit pour répondre aux besoins de conversion de Masse, dit l,auteur, mettant plutôt l,emphase sur l,âme qui survit à la mort et qu,elle r.sidera soit en enfer, soit au paradis : le Christianisme est incompatible avec les enseignements traditionnels Chinois (Bouddhisme(omniscience post-mortem), Confuscianisme(Absence de l,âme), Tao isme(divinités multiples)). Étant fondamentalement à contre-courant avec ces enseignements ancestraux, les Chr.tiens ont dû attaquer de ridicule ces 3 institutions.  Une autre des multiples difficultés auxquelles ils eu à faire face fut la nomenclature des termes religieux traduits en Chinois. Vue la richesse des sous-entendus de la langue Chinoise,  d’innombrables erreurs ont été commises dans les traductions, laissant place à de profondes mésinterprétations. 
Les termes trop vagues et maladroites nomenclatures représentant les facettes des êtres divins Chrétiens avaient leur équivalent dans le folclore Chinois, ouvrant la voie à une autre vision de l’Enseignement, tout-à-fait tordue du christianisme original. Par Exemple, le « pouvoir divin » faisait penser au pouvoir que les divinités Taoistes ont choisi de donner à la Dynastie au pouvoir, et l’apocalypse faisait un rappel sur les cycles dynastiques  et leur efondrement lors de l’abus de pouvoir ou la malgérance. Il semble clair selon les analyses de M.Philip que ce sont des perceptions déformées de ce type qui inspirèrent les adeptes opprimés. Les guerres pré-Hung étaient orchestrées. L’auteur expose des exemples tels la vente d,armes dans les 2 camps, propagande dans les 2 camps pour échauffer les esprits. La dépression de Hung l’arendu en soif de raison d,être, et lui a donné sa soif d’importance pour palier à son échec. Ayant vécu avec des Hakkas dans son village d,enfance, il connaissait leur histoire et leur oppresion était au diapason avec ses nouveaux besoins.
 Ayant un dialecte distinct, l’État les nommait avec des mots à double-sens  laissant entendre bandisterie et traîtrise. Comme Les Hakkas n’étaient pas au pouvoir, les archives étaient écrites par l’autre camps, et ainsi biaisées.  Ces guerres, cette rébellion TaiPing, s,est étendue sur 13 ans soit de 1851 à 1864, engendrant 30 millions de morts. 30 000 000 de personnes y ont perdu leur vie dans les 2 camps, éliminant jusqu’au dernier Hakka, ce peuple distinct étant depuis lors éradiqué.  On souligne ici que l’inspiration du leader des Hakkas ne vient que de la lecture du recueil de Liang et que le tutorat d’un Missionnaire aurait encadré ses pulsions, évitant le plus sanguinaire massacre de l’Histoire Écrite. 
Hung Hsiu-ch’Ûan semblait être inspirant et d’un grand leadership. un extrait de la citation faite en page 360 de l,auteur Mystifie l’esprit et inspire le respect, la sagesse : « Lorsque le désordre atteint son extrême, alors il y a l’ordre et lorsque la noirceur atteint son extrême, il y a alors la lumière : C’est la Voir du Ciel. » De telles citations, parfois de son cru parfois extraites du recueil l’ayant inspiré, ont un pouvoir de conviction par déroutance. 
 L’histoire aurait été drastiquement différente et la réalité méconnaissable n,eut été du soulèvement Taiping et de sa moisson de morts. Un clin d,œil intéressant est probablement le nom d,homme qu’utilise l’héroine du film de Walt Disney Pictures, «  Mulan » : Ce film d’animation pour enfants se déroulant en Chine impériale traite d,une femme s,infiltrant dans l’armée pour sauver l’honneur de sa famille. Cachant la vérité sur son sexe, elle s,invente un nom, guidée par son guide spirituel, un petit Dragon : elle décide de s,appeler Ping. Y a-t-il un lien entre le choix de ce nom, « Ping » et la rébellion Taiping? Qui sait, reste que ce rapprochement soulève un sourire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire