dimanche 16 septembre 2012

Le qigong au carrefour des « discours anti »


Texte de Thierry Saint-Jour

Texte étudié : Le qigong au carrefour des « discours anti » De l'anticléricalisme communiste au fondamentalisme du Falungong de David A. Palmer


David A. Palmer est né en Toronto en 1969. Il est anthropologue de formation et obtient son doctorat en 2002 à l’École Pratique des Hautes Études (section des sciences religieuses) sur l'histoire et l'anthropologie de la religion chinoise. Il s'intéresse principalement aux mouvements religieux chinois de la Chine moderne. Depuis 2008, Palmer enseigne à l’Université de Hong Kong.


Dans son texte, l'auteur David A. Palmer explique les luttes d'influence entre différents acteurs concernant des enjeux moraux, spirituels, politiques et scientifiques autour des questions de l'anticléricalisme et du fondamentalisme. En premier lieu, Palmer explique comment le qigong est né des politiques anticléricales du Parti communiste chinois. Alors, le qigong ne s'inscrit pas réellement dans un contexte religieux mais plutôt dans un contexte scientifique en concordance avec les politiques étatiques. Cependant, les maîtres qigong veulent que leur discipline symbolise la culture religieuse chinoise sans pour autant institutionnaliser le qigong ce que voit de bon œil l'État chinois.



Par la suite, l'auteur note que grâce aux succès du qigong dans les années 1980, des milliers de maîtres qigong sortent de leur tanière pour montrer à la population leurs pouvoirs. Ils forment une sorte de nouveau clergé séculier sous encadrement étatique selon les propos de Palmer. Mais dans les années 1990, on note des cas d’escroquerie de la part de maîtres qigong. Des personnalités scientifiques contestent donc ce qigong basé sur les superstitions chinoises. On assiste entre une confrontation entre deux visions radicales scientifiques du qigong : l'une basée sur la pratiques des pouvoirs paranormaux afin de déclencher une nouvelle révolution scientifique à l'échelle mondiale menée par la Chine et l'autre basée sur une plus forte institutionnalisation du qigong et uniformisation de la recherche scientifique concernant la discipline.



Ensuite, Palmer commente que Li Hongzhi, fondateur du Falungong dans les années 1990 et qui est une variante du qigong, critique fortement et ouvertement les maîtres qigong, les moines bouddhistes et taoïstes en disant ces derniers, bien qu'ayant réellement des pouvoirs, sont êtres immorauraux motivés uniquement que par le désir d'accumulation gloire et de richesse. Pour Li Hongzhi, ces gens sont des imposteurs car les véritables maîtres ne sont plus de ce monde. Li Hongzhi tente, par conséqunet, de discréditer le qigong. Le discours de Li Hongzhi et du Falungong s'inscrit alors dans la logique de l'anticléricalisme religieux afin de recruter des anciens pratiquants du qigong.




En dernier lieu, l'auter termine en écrivant que, de par la nouvelle loi anti-secte du 30 octobre 1999, le Falungong est considéré comme une mouvement religieux fondamentaliste sectaire ayant comme criminel Li Hongzh en charge du mouvement car ce dernier est accusé d'escroquerie afin de nourrir ses propres ambitions politiques.


En guise de conclusion, il est intéressant de constater à quel point comment différents mouvements religieux chinois incluant l'État utilisent différentes versions du discours anticlérical afin de discréter les concurrents religieux et ainsi donc gagner un combat moral au sein de la société chinoise dans un contexte de lutte de pouvoir entre les acteurs concernés.

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