vendredi 14 septembre 2012

CRÉDULES OU CRÉTINS


Texte de Gabriel Leblanc

CRÉDULES OU CRÉTINS

Ce texte traite du travail du maître Qi Yan Xin, qui utilise le Qi pout guérir des gens malades. C’est un extrait d’un recueil de 14  “guérisons” par radiance de Qi. C’est un texte extrêmement subjectif, qui vise à renforcer la croyance des gens déjà conquis. 

Le récit de ladite guérison est montée comme un récit scientifique, avec des dates, des heures, des citations. L’auteur, l’assistant du maître Xin, qui se fait appeler docteur Xin, décrit l’action avec émotion et parti-pris, sans aucune marge pour les explications autres possibles, utilisant un vocabulaire émotif et des détails sympathisants. Par exemple, ledit malade est non seulement un pauvre homme âgé, mais en plus, c’est un révolutionnaire , et ex-homme d’état, qui a besoin de respirer avec une bombonne d’oxygène 24heures par jour. Les références a cet hommes sont toujours “the retired statesman”, touchant les valeurs nationalistes des lecteurs, amadouant subtilement leur sympathie pour ce qui est à suivre. 



Ce texte comporte quelques charabias pseudo-scientifiques qui étourdissent le lecteur tant c’est flou et chargé de mot-clés. Par exemple, “Treatment of Illyés with Qi Gong requires the right frame of mind at the outset, and optimism is the prime weapon used in Quigong treatment.” Mais qu’est-ce que ça veut dire? Essayons en Français : “ Le traitement de la maladie grâce au Qi Gong demande le bon cadrage d’esprit à la sortie, et l’optimisme est l’arme majeure utilisée dans le traitement par Qigong.” Et c’est ce qui fait mise de parenthèse scientifique. 
Essayons-en une autre. Plus loin dans le texte, l’auteur explique que le Dr Xin a demandé à la famille de se mettre derrière l âgé ex-révolutionnaire et homme d’état. Il explique : Plus la mémoire se rappelle loin derrière plus la vie peut durer par en avant. Son argument scientifique : le point central de la vie est dans le cerveau. 

L’assistant décrit le traitement de manière trop personnelle, trop “humaine”, nommant les gens présents par leur lien dans la famille, subtile tentative de toucher le cœur des personnes du 3e âge qui liront, le camouflant dans une “disposition Feng Shui” de la famille dans la pièce, déroutant l’attention une 3e fois, disant que la disposition des gens qui apportent leur soutien par leur présence et ajoutant que les jeunes ont supposément des “signaux de durée de vie” plus puissants”. Le concept est de focaliser tout le “bon” des signaux de la famille vers le corps du traité, et le mauvais Qi en sera expulsé...? Mais qui sommes-nous, néophytes, pour doutes des dires d’un spécialiste.

Mélangeant physique quantique et génétique, ils basent leur explication sur le lien des chromosomes X et Y, chromosomes des sexes, disant que c’est PRÉCISÉMENT cette paire de chromosomes, qui unit le lien Qi. La physique quantique prédit bien des choses et entre autres, elle démontre la possibilité que si 2 particules entrent en connexion au niveau quantique, c, est-a-dire au niveau des éléments appelés quarks forment l’énergie et la structure d’un atome, ils deviennent liés au-delà des lois normales de la physique. L’une est stimulée, l’autre est affectée. 

L’assaut final est de dénigrer la Médecine Occidentale (avec des majuscules, pour faire tape-à-l’œil et susciter de la condescendance) disant que cette médecine ne traite que les gens déjà malades, oubliant les possibilités dont ce lien génétique regorge. 

Après cette parenthèse pour amadouer le lecteur, l’auteur enchaîne enfin, avec le traitement en déviant le possible échec de ladite “guérison” vers l’assistance et hors du maître, Dr Yan. Que les gens présents doivent, pour “émettre” des signaux efficaces, penser au malade en tant que fort, non malade, et non pas en son “amélioration” en soi. Va de même pour le traité. La non réussite en découlant ne serait ainsi pas le résultat de l’incompétence du maître Qi Gong. 

Après avoir utilisé un mot suggestif tel que “après cette intéressante explication”, il manipule le lecteur crédule, sinon crétin, en remettant en question les moyens d’éducation de la mère chinoise envers son enfant de 10 ans. Il criait et Dr Yan a expliqué que c’était un démon (evil spirit of sickness) qui sortait de l’aîné, qui a traversé le petit garçon “qui n’est que pur yang”, le faisant crier.

La guérison ici miraculeuse du “elderly statesman” en 15 minutes devient tantôt moins totalitaire, expliquant qu’il a encore besoin de sa bombonne, mais “moins”. Yan XI parle, ex-révolutionnaire d’une alimentation saine qui n’a rien de différent de ce que le Guide Canadien du Gros Bon Sens suggère: pas de cochonneries, des légumes verts, et du pain 7 grains. 

S’ensuit un discours sur le positivisme, disant même que 2ême la maladie craint un état d’esprit aussi positif.” Pour s’élever au rang d’idole un peu mieux, la fin du paragraphe dit que la sagesse du docteur a inspiré un énorme respect à la famille et que les compliments fusaient. A son départ une maladresse de l’auteur nous écorche la vue : croyant est une chose, crédule en est une autre... Mais elle n’implique pas d’être crétin... La manipulation est si évidente, mal entre-tissée... : L’homme d’état retraité offre à son sauveur un livre et autographe un paragraphe complet en tant que message de remerciement, un paragraphe-slogan endoctrinant que seuls les pré-”mind-washés” ne verront as comme une grossière intrusion dans leur Qi. 

Je reste d’avis que la pratique du Qi Gong a des avantages indéniables découlant de la pratique de la méditation et d’une hygiène de vie favorable mais le coté ésotérique n’est que fumisterie profitant de la crédulité que les chinois ont développé, le régime politique étant depuis trop longtemps “gouverne-mental”.

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