lundi 10 septembre 2012

Le qigong au carrefour des « discours anti »


Texte de Marc-André Pilon

« Le qigong au carrefour des « discours anti », de l’anticléricalisme communiste au fondamentalisme du Falun Gong. »

Dans ce texte, David Palmer nous informe sur la présence en Chine d’une multitude de discours anticléricaux entre divers protagonistes. 
Tout d’abord, selon l’auteur, le qigong moderne serait le fruit des politiques anticléricales du Parti Communiste Chinois. Celui-ci est né d’un désir direct du PCC de mettre au profit de l’État des techniques traditionnelles corporelles et respiratoires épurées de leurs aspects religieux et superstitieux dans un cadre purement médico-scientifique. Au cours des années 1980, ce qigong moderne, libre de dieux, d’institution et devant être au service d’une révolution scientifique chinoise, se développa largement avec le support de gouvernement.

Puis, au cours des années 1990,  un courant scientiste fondamentaliste fit son apparition en opposition au courant scientiste nationaliste prônant l’usage des pouvoirs du qigong pour réaliser une révolution scientifique. Les fondamentalistes critiquèrent farouchement, principalement par le biais des médias, la réapparition de pratiques superstitieuses enseignées sous le couvert du qigong en plus de tourner en dérision les prétendus super pouvoirs des grands maîtres et de critiquer l’escroquerie dont ces derniers feraient preuve. Les fondamentalistes manifestèrent également leurs inquiétudes face aux ambitions politiques qu’auraient certains grands maîtres qui, jouissant d’une forte base sociale, pourraient représenter une menace pour l’ordre politique et social. (Ce qui éventuellement, contribua fortement à discrédité les grands maîtres aux yeux de l’opinion publique.) 
Ensuite, dès le milieu des années 1990, le fondateur du Falun Gong, Li Honghzi, s’attaqua à son tour aux maîtres de qigong ainsi qu’aux moines bouddhistes. Il condamna entre autre leur « dépravation morale et leur avidité au gain et à la renommé » en plus de critiquer la dégradation de la religion bouddhiste ainsi que l’ignorance et la décadence de son clergé. 
Finalement, Li Hongzhi est à son tour accuser par l’État Chinois d’escroquerie, de souhaiter son enrichissement personnel en plus de camoufler des ambitions politiques. Le PCC organisa par le fait même une répression massive du Falun Gong, dans la continuité de la tradition chinoise où l’État, jouant d’une certaine façon le rôle d’institution religieuse, réprime systématiquement toute institution ou secte menaçant son hégémonie.
L’auteur conclu en nous mentionnant le fait que, dans le cas de la Chine, où il n’y a jamais réellement eu de distinction claire entre le religieux, le scientifique et le politique, les discours anticléricaux ont toujours été utilisés dans le but de décréditer un groupe dans l’optique d’en légitimer un autre dans le cadre d’enjeux de pouvoir, le tout étant toujours en lien avec les idéaux confucéens de morale et d’ordre social.


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