Texte de To, Fabrice
David Palmer « Falun Gong : la tentation du politique », Critique internationale 2/2001 (no11), p. 36-43.
Né à Toronto en 1969, David Palmer a publié de nombreux livres sur les mouvements religieux dans la Chine moderne.Responsable du centre de Hongkong de l'EFEO depuis 2004, il est également membre GSRL (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités) et du CECMC (Centre d'études sur la Chine moderne et contemporain).En 2002, il a obtenu sa thèsede doctorat à l'École Pratique des Hautes Études sur l'histoire et l'anthropologie de la religion chinoise. Cette étude montre « comment les techniques d’accomplissement du souffle, Qigong, furent « lancées au sein des institutions de l’État socialiste dans les années 1950, devinrent le véhicule de la forme d’expression religieuse la plus populaire de la Chine urbaine dans les années 1980, puis menèrent à une remise en cause puissante et durable de la légitimité des dirigeants politiques de la Chine à la fin des années 1990 » »ainsi qu'un DEA en Ethnopsychiatrie (1996).En 2011, il co-publie The Religious Question in Modern China, une synthèse sur les rapports entre politique et religion en Chine, de la réforme des Cent Jours jusqu'à nos jours.
David Palmer pousse sa réflexion vers la réussite du mouvement du Falun Gong à devenir la principale force d’opposition en Chine. Il se demande plus particulièrement comment un groupe qu’il qualifie d’apocalyptique et de mystique a-t-il pu prendre autant d’importance parmi les mouvements de contestations face au gouvernement. En effet, il est particulier de voir que le Falun Gong continue ses activités malgré les répressions du gouvernement. L’auteur commence tout d’abord par un bref historique des différentes révolutions sectaires qui ont marqué la Chine au cours des siècles. Bien qu’il soit très court, ce résumé historique explique parfaitement bien l’esprit déterminé des révolutionnaires chinois, qui sont les héritiers d’une longue tradition de mouvements sectaires. En insistant sur la force de la répression du Parti communiste chinois et, surtout, sur la renaissance des mouvements sectaires et du Qigong, l’auteur explique l’évolution de cette branche de la médecine chinoise à travers l’évolution du PCC.
Né à Toronto en 1969, David Palmer a publié de nombreux livres sur les mouvements religieux dans la Chine moderne.Responsable du centre de Hongkong de l'EFEO depuis 2004, il est également membre GSRL (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités) et du CECMC (Centre d'études sur la Chine moderne et contemporain).En 2002, il a obtenu sa thèsede doctorat à l'École Pratique des Hautes Études sur l'histoire et l'anthropologie de la religion chinoise. Cette étude montre « comment les techniques d’accomplissement du souffle, Qigong, furent « lancées au sein des institutions de l’État socialiste dans les années 1950, devinrent le véhicule de la forme d’expression religieuse la plus populaire de la Chine urbaine dans les années 1980, puis menèrent à une remise en cause puissante et durable de la légitimité des dirigeants politiques de la Chine à la fin des années 1990 » »ainsi qu'un DEA en Ethnopsychiatrie (1996).En 2011, il co-publie The Religious Question in Modern China, une synthèse sur les rapports entre politique et religion en Chine, de la réforme des Cent Jours jusqu'à nos jours.
David Palmer pousse sa réflexion vers la réussite du mouvement du Falun Gong à devenir la principale force d’opposition en Chine. Il se demande plus particulièrement comment un groupe qu’il qualifie d’apocalyptique et de mystique a-t-il pu prendre autant d’importance parmi les mouvements de contestations face au gouvernement. En effet, il est particulier de voir que le Falun Gong continue ses activités malgré les répressions du gouvernement. L’auteur commence tout d’abord par un bref historique des différentes révolutions sectaires qui ont marqué la Chine au cours des siècles. Bien qu’il soit très court, ce résumé historique explique parfaitement bien l’esprit déterminé des révolutionnaires chinois, qui sont les héritiers d’une longue tradition de mouvements sectaires. En insistant sur la force de la répression du Parti communiste chinois et, surtout, sur la renaissance des mouvements sectaires et du Qigong, l’auteur explique l’évolution de cette branche de la médecine chinoise à travers l’évolution du PCC.
Le Qigong, épuré des symboles religieux traditionnels, va être utilisé fréquemment à des fins thérapeutiques dans les cliniques pour cadres de l’Armée populaire de libération et ainsi, très vite, le Qigong va se répandre dans les institutions médicales du nouvel Étatcommuniste. Avec l’aide du Parti et grâce à la culture de masse, le Qigong va réussir à se propager dans le pays. Malheureusement, avec l’arrivée de maîtres très influents et de nombreux charlatans, le Parti communiste chinois va commencer à s’inquiéter et à réglementer de nouveau les mouvements de Qigong de façon autoritaire. C’est alors qu’en 1992, Li Hongzhi adopte une nouvelle forme de Qigong en associant ses techniques corporelles et méditatives à une doctrine moraliste et apocalyptique sous le nom de Falun Gong. En 1996, le gouvernement chinois va tenter d’éliminer de nombreuses écoles de Qigong et Li Hongzhi va devoir s’exiler aux États-Unis. Cependant, le mouvement du Falun Gong va continuer à grossir malgré tout et pousser l’évolution du Qigong dans une direction sectaire et religieuse. D’ailleurs, les membres du mouvement vont commencer à se faire remarquer dans des manifestations, ce qui va attirer sur eux l’œil du public. David Palmer explique le manque de réaction du gouvernement, du moins au début, parce qu’un grand nombre de membres du Parti étaient adeptes ou sympathisants du Falum Gong. Alors que certains voyaient le mouvement comme une façon d’occuper la masse populaire, d’autres craignaient de s’aliéner des dizaines de millions de disciples.
Bien qu’extrêmement précis dans son exposé sur les événements qui vont pousser à l’apparition du Falun Gong, le texte de l’auteur tente avant tout de démontrer la soif de vie spirituelle du peuple chinois, qui permet à un groupe illégal, pourchassé et apocalyptique de continuer à faire des adeptes. L’auteur explique aussi comment l’autoritarisme du Parti communiste chinois pousse tout groupe possédant une certaine influence populaire à devenir une menace pour la stabilité du gouvernement et ainsi, à se transformer en ennemi politique. Ainsi, en réprimant les mouvements sectaires et religieux, le Parti expose la population à une certaine vulnérabilité face à la recherche d’une spiritualité disparue depuis la Révolution culturelle et le rejet du traditionalisme chinois.
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