lundi 11 mars 2013

La posture de l'arbre : zhanzhuang


Texte de Philippe Savard-Corbeil sur :

Chenault Marceau , « La posture de l'arbre : zhanzhuang » , Staps, 2010/3 n° 89, p. 29-41. DOI : 10.3917/sta.089.0029


Chenault Marceau est un Français résidant à Shanghai, détenteur d’un doctorat en « Sciences of Education and Motivity » de l’Université d’Orléans, il se spécialise dans les pratiques corporelles traditionnelles asiatiques et les gymnastiques sensorielles en général. Il effectue présentement des études ethnographiques en Chine, en se concentrant sur les techniques de corps du Qi Gong. Auteur de plusieurs publications sur le sujet, il est également professeur au post doctorat  au “College of Physical Education and Health, East China Normal University ” à Shanghai. Le texte « La posture de l’arbre : Zhanzhuang » traite principalement de l’historique de cette position dans les différents styles de gymnastique souple et dans les arts martiaux chinois. Afin de l’exprimer clairement, il divise sa pensée en trois temps. D’abord, l’opinion d’un pratiquant actuel.  Ensuite, celle d’une école dont le curriculum comprend la posture de  l’arbre. Finalement, il utilise des références de différents textes traditionnels.

D’emblée, l’auteur mentionne le récit, ou plutôt la légende, du Bodhidharma et de sa visite au monastère de la petite forêt.  Ce moine bouddhiste indien aurait découvert le temple Shaolin dans un piètre état. Il aurait, dit-on, laissé aux moines du temple le Yijinjing ou le  livre d’exercices d’assouplissement des muscles et des tendons afin que ces derniers développent leur force, leur santé et leur capacité de défendre leur temple. Cet événement aurait été, et je reprend les mots de Marceau « la genèse des premières pratiques de wushu qui évolueront au fil du temps vers une riche diversité d’arts martiaux ».  Il mentionne alors un homme important, Wang Xiang Zhai, maître fondateur de la boxe du « poing avec intention » ou Yi chuan , qui, de son vivant, préconisait déjà l’usage du Zhanzhuang. On retrace alors la racine étymologique de la posture de l’arbre : Zhan,  ou, se tenir debout dans une station d’attente, et Zhuang, pieux en bois. Selon ce dernier, la pratique de cette position statique permet le développement de la chemise de fer, technique permettant d’absorber sans dégâts importants la majorité des coups reçus au torse. Avec le temps, cette position se serait transformée passant d’une technique martiale de défense à une gymnastique corporelle destinée à fortifier les organes intérieurs, dans le but d’améliorer ou de maintenir la santé.  C’est effectivement en 1949 que le Qigong est alors reconnu comme un art autonome où « travail du souffle ». Selon les textes de vulgarisation de cette discipline, la posture de l’arbre serait une position facile à reproduire mais extrêmement difficile à maîtriser, qui comparerait les différentes parties du corps avec celles d’un arbre (racine, tronc, branche). Cet exercice serrait fondamental à la pratique du Qigong, autant au plan physique, qu’émotionnel et spirituel. On y développerait un contrôle du Qi ainsi qu’une maîtrise de son déplacement à l’intérieur du corps. Le tout afin de procurer une détente et un équilibrage des structures corporelles et organiques ainsi que la capacité à s’ouvrir et se synchroniser avec son environnement en étant « statique à l’extérieur et dynamique à l’intérieur ». Bref, l’auteur relate ensuite différents exercices qu’il a lui même eu la chance de pratiquer avec des disciples de trois générations distinctes sous Wang Xiang Zhai. Cette partie du texte ce veut principalement anecdotique et descriptive. Rapidement, l’auteur relate qu’après avoir vaincu le défi de maintenir une posture aussi statique, le Qi peut facilement être ressenti grâce à une sensation de lourdeur qui se veut progressivement homogène. Puis, après avoir discuté avec différents pratiquants du Qi gong, il en conclut que ces derniers choisissent cet art pour différentes finalités ; d’abord pour l’art martial, ensuite à des fins thérapeutiques autant physiques que psychologiques. On le pratique également à des fins spirituelles et finalement, pour le mieux-être en général. 

Pour conclure, l’auteur fait un retour sur les différents aspects traités dans son texte, d’abord l’origine du Qigong et de la posture de l’arbre, puis sa définition basée sur les vulgarisations, puis les témoignages de pratiquants et d’une école martiale. Bref, la position de l’arbre serait comme un ressourcement interne ainsi qu’une communion avec son environnement, permettant à long terme d’établir une santé hors du commun et devenant par la suite, un rituel  d’hygiène personnel nécessaire pour conserver cette dernière.

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