LE QlGONG, UNE EXPRESSION DE LA MODERNITÉ CHINOISE
Texte de Myriam Lalonde
Despeux, Catherine. « Le Qigong, une expression de la modernité chinoise », in Gernet, Jacques et Kalinowski, eds En suivant la voie royale : mélanges offerts en hommage à Léon Vandermeersch, Paris : École française d'Extrême-Orient, 1977, p.267-281
L’auteur, Catherine Despeux, est une enseignante émérite de l’Institut National des Langues et Civilisation (INALCO). Elle est une sinologue renommée qui se spécialise dans l’histoire de la pensée et des religions chinoises. Catherine Despeux est considérée comme une des plus grandes spécialistes du taoïsme. Son répertoire compte plus de 13 ouvrages littéraires dont les thèmes sont entre autres lesconceptions du corps et pratiques individuelles de culture de soi dans le bouddhisme et dans le taoïsme à l’époque des Six Dynasties.
Pour écrire cet article, Catherine Despeuxs’est inspirée de différents livres chinois, de revues sur le Qigong et d’écrits occidentaux sur la Chine. L’auteur soutient fermement que le Qigong est une œuvre de la modernité. Bien que le Qigong soit un phénomène récent aux yeux des occidentaux, le Qigong est une pratique qui a été officialisé avant la révolution culturelle (1966-1976) et qui plonge ses racines dans les écrits des Tangs (618-910). Le Qigong est alors décrit comme l’action du souffle et ce concept a évolué au cours des siècles suivants pour se définir encore plus. Le Qigong se subdivise en Qigong dur qui regroupe les arts martiaux et en Qigong souple qui réunit toutes les autres disciplines basées sur le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme.
Texte de Myriam Lalonde
Despeux, Catherine. « Le Qigong, une expression de la modernité chinoise », in Gernet, Jacques et Kalinowski, eds En suivant la voie royale : mélanges offerts en hommage à Léon Vandermeersch, Paris : École française d'Extrême-Orient, 1977, p.267-281
L’auteur, Catherine Despeux, est une enseignante émérite de l’Institut National des Langues et Civilisation (INALCO). Elle est une sinologue renommée qui se spécialise dans l’histoire de la pensée et des religions chinoises. Catherine Despeux est considérée comme une des plus grandes spécialistes du taoïsme. Son répertoire compte plus de 13 ouvrages littéraires dont les thèmes sont entre autres lesconceptions du corps et pratiques individuelles de culture de soi dans le bouddhisme et dans le taoïsme à l’époque des Six Dynasties.
Pour écrire cet article, Catherine Despeuxs’est inspirée de différents livres chinois, de revues sur le Qigong et d’écrits occidentaux sur la Chine. L’auteur soutient fermement que le Qigong est une œuvre de la modernité. Bien que le Qigong soit un phénomène récent aux yeux des occidentaux, le Qigong est une pratique qui a été officialisé avant la révolution culturelle (1966-1976) et qui plonge ses racines dans les écrits des Tangs (618-910). Le Qigong est alors décrit comme l’action du souffle et ce concept a évolué au cours des siècles suivants pour se définir encore plus. Le Qigong se subdivise en Qigong dur qui regroupe les arts martiaux et en Qigong souple qui réunit toutes les autres disciplines basées sur le taoïsme, le bouddhisme et le confucianisme.
La propagation du Qigong a eu lieu sous la Chine maoïste et ce, avant la révolution culturelle. Le Qigong, selon les encouragements de Mao Zedong, avait pour but d’unir la médecine traditionnelle et la nouvelle médecine afin de développer l’hygiène et la santé du peuple. Il est à noter que l’expansion du Qigong, à cette période, a été moderniséepar l’intermédiaire de personnages comme Liu Guizhen ou Yan Xinqui ont rompu la transmission traditionnelle du Qigong, d’un maître à quelques élèves, par l’enseignement à des enseignements aux masses populaires. Le développement de la pratique du Qigong fut arrêté lors de la révolution culturelle qui fut: «Taxé de superstition».
Un des arguments qui amène le Qigong à être un produit de la modernité est son association avec la science. Il va y avoir la création d’associations scientifiques qui aura pour effet d’obtenir l’attention de la population scientifique chinoise et internationale. Durant les années ’80, des revues scientifiques sur le Qigong sont créées en guise de volonté d’accentuer les références à la modernisation du Qigong. Les lecteurs occidentaux qui liront ces ouvrages seront perplexes, car la science en Chine signifie l’étude de diverses disciplines. Elle préconise le savoir-faire à l’instar des connaissances. L’efficacité du résultat est suffisante pour supporter l’hypothèse et la «scientificité de la méthode». Le manque de protocoles et d’explications concluantes laisse les lecteurs occidentaux sceptiques.
Un autre aspect du Qigong fut son utilisation à des fins militaires pour rivaliser avec les recherches russes sur la parapsychologie (développement des facultés mentales comme par exemple la télépathie) et pour susciter l’attention des occidentaux. L’exemple, où le succès militaire d’Hitler serait dut à un entraînement de pratiques similaires au Qigong, était en soi un avertissement aux autres puissances.
Bien entendu, le renouveau de cet engouement pour le Qigong a été soutenu par l’État chinois en le légalisant en 1980. L’État exerce son contrôle en vantant les bienfaits du Qigong sur le développement de l’ouverture d’esprit, la culture de la vertu, de la conscience individuelle et collective, etc. L’éducation morale reprend de l’importance.Le concept d’utiliser le Qigong comme outil pour assurer le bien-être de la population est nouveau, moderne. Il permet à l’État de contrôler l’aspect de la religion dans la société qui est considéré comme: «un frein à la modernité de la Chine :la religion est l’opium du peuple.» Les bienfaits du Qigong sur le corps sont l’élément clé qui conduira l’État à se déresponsabiliser sur le maintient de la santé de sa population, car le Qigong est une technique gratuite et très efficace pratiquée par la majorité de la population chinoise.
Cet article démontre en partie l’évolution du phénomène de la pratique du Qigong à travers la Chine et qu’après le vide spirituel causé par la révolution culturelle de Mao Zedong, la population retrouve une certaine spiritualité et une continuité avec les pratiques d’autrefois.Les chinois maintiennent toujours cet esprit de supériorité incontestable face aux occidentaux. La technique du Qigong dépasse l’entendement des technologies et de la science occidentale qui ne trouve pas d’explication rationnelle. En un sens, les chinois perçoivent cette lacune comme une réussite sur la société occidentale. Il est indéniable que le Qigong est le résultat d’un large processus de transformation lié à la modernisation société chinoise et qu’il est donc inévitable pour cette tradition d’en ressortir indemne.
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