samedi 9 février 2013

Contesting Sacred Space on China’s Ethnic Frontier

Texte de Caroline Flocari

Xiaofei Kang, “Two Temples, Three Religions, and a Tourist Attraction: Contesting Sacred Space on China’s Ethnic Frontier”, in Modern China, Volume 35, Number 3, Mai 2009, SAGE Publications, pp. 227-255

L’auteure du texte étudié, Xiaofei Kang, est professeure titulaire au département de religion à l’Université de George Washington.  Elle a fait son doctorat à l’Université Harvard en Histoire Chinoise et est spécialiste des religions de la Chine.  Elle favorise une approche multidisciplinaire lors de ses études et terrains.  Par exemple, ses recherches récentes se basent à la fois sur le genre, l’ethnicité, la modernité et la religion afin de répondre à ses problématiques. Le texte étudié dans le cadre de ce cours s’inscrit également dans cette recherche multidisciplinaire, où elle se concentre sur les aspects ethniques, religieux, politiques et économiques pour essayer de comprendre le phénomène lié aux temples de Huanglong.  

Dans l’article, l’auteure cherche à répondre à une problématique assez large mais on pourrait la simplifier et dire qu’elle cherche à analyser les problèmes et controverses liées à deux temples majeurs du site de pèlerinage Huanglong.  Ces deux temples connaissent des tensions dû à une renaissance du fait religieux et au développement massif du tourisme dans les dernières années.  Pour répondre à ses questions, elle a en partie basé sa recherche sur un terrain et sur d’autres textes concernant des sujets connexes à sa recherche (ex : les espaces sacrés en Chine, etc.). 
Le texte est construit de façon assez chronologique puisque qu’elle prend comme départ les faits historiques entourant les temples, les religions et la région concernés.  En se basant sur les aspects historiques, on arrive à bien comprendre les problèmes contemporains liés aux groupes religions du site Huanglong, soit les Tibétains Bon, les Chinois Daoiste et les Chinois Han Lay Buddhists.  Xiaofei Kang illustre à la fois des problèmes historiques plus anciens du 19e et début 20e siècle, mais aussi ce qui est arrivé à ce site et ces groupes lors de l’époque communiste. En mettant en lumière leurs relations de conflit et d’entraide qui varient grandement, l’auteure montre qu’avec l’arrivée du tourisme religieux de masse et de l’ingérence de l’État (et, l’ingérence du milieu des affaires) dans les  affaires religieuses, les tensions entre les groupes religieux et ethniques sont exacerbées.  Ces tensions tendent à être cachées par le « Management Bureau » sous une apparence de multiculturalisme et d’unicité, cela afin de faire une meilleure commercialisation du site pour le tourisme.

Le texte de Mme. Kang s’avère très actuel, non seulement à cause de sa date de publication mais à cause de son sujet d’étude.  La religion en lien avec l’économie constitue un domaine assez récent, datant des années 1960-1070 en Occident.  Dans ce domaine, du côté anthropologique, on parle souvent du fait religieux moderne comme étant représentatif du mode de vie capitaliste : très pragmatique, cherchant toujours un résultat satisfaisant, axé sur l’individualité et marqué par le syncrétisme.  Bien que le cas de Huanglong soit quelque peu différent car l’État a encore beaucoup de contrôle sur les affaires religieuses, on voit clairement les liens que les changements apportés par le tourisme et certains personnages religieux reflètent un nouvel ordre économique.  Dans ce cours,  les aspects historiques et ethniques s’ajoutent à l’apport du texte.  Les tensions, bien qu’existantes depuis au moins la fin du XIXe siècle, sont toujours là mais tendent à changer avec le nouvel ordre social, économique et religieux que connaît la Chine contemporaine. 

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