samedi 2 février 2013

Les associations des cinq religions officiellement reconnues en République populaire de Chine

Texte de Gabrielle Hui St-Aubin

Les associations des cinq religions officiellement reconnues en République populaire de Chine par Karl-Fritz Daiber, 2004, Social Compass, 255-271.

Karl-Fritz Daiber est né en 1931 à Ebingen, en Allemagne, et fût Directeur de l’Institut de sociologie pastorale de Hanovre et professeur de théologie pratique et de sociologie des religions à l’université de Marburg. Possédant une formation en théologie protestante, en sciences religieuses et en sociologie, en plus d’être docteur en philosophie (sociologie) de l’université d’Erlangen,  il est l’auteur de diverses études portant sur la situation religieuse en Corée, à Taiwan et en Chine, ainsi que sur plusieurs autres pays d’Asie.

Dans ce texte, Daiber tente de démontrer que « la situation actuelle en  République populaire de Chine résulte non seulement de l’influence des théories marxistes-maoïstes et des problèmes concrets de l’État communiste, mais aussi de traditions chinoises anciennes relatives aux liens entre l’État et la religion. »  (Daiber, 2004, p.256)

En effet, celui-ci, grâce à une analyse des structures et du fonctionnement des différentes organisations religieuses, démontre que les cinq religions officielles en Chine, soit : le taoisme, le boudhisme, l’islam, le catholicisme ainsi que le protestantisme, sont toutes, malgré elles, des organisations influencées et contrôlées par l’idéologie du Parti communiste chinois, qui prône l’inutilité de la religion dans la société chinoise. Idéologie encrée depuis des millénaires, en autre causé par le passé à la fois féodal et patriarcal de la nation. 


Citant  le ‘’ Rapport d’enquête sur le mouvement paysan dans la province du Hunan ‘’, de Mao Tsé-Toung, où il félicite le ‘’ Renversement de l’autorité clanique des temples ancestraux et des ainés de clan, de l’autorité religieuse des dieux des villes et des villages et de l’autorité masculine des maris ‘’ (Mao Tsé-Toung, 1968a : 45-49), et grâce au ‘’ Document 19 ‘’, déclaration du PCC en mars 1982,  qui  règlemente en autre la liberté de religion : « L’État protège les activités normales. Nul ne peut faire usage de la religion pour mener des activités susceptibles de troubler l’ordre public, de nuire à la santé des citoyens ou d’interférer avec le système éducatif de l’État. »  On comprend donc que pour l’auteur,  l’État chinois de Mao ou l’État chinois actuel a toujours perçue la religion comme une ‘’ hérésie ‘’ ou un dogmatisme idéologique et spirituel menaçant l’autocratie. 

À ce jour,  dans la société chinoise actuelle, connaissant cette  idéologie,  les différentes organisations religieuses reconnues par le gouvernement, soit : L’association islamique chinoise, l’Association bouddhiste chinoise, Le Mouvement patriotique protestant des trois autonomies, Le Conseil des chrétien de Chine, L’Association taoïste chinoise, L’Association catholique patriotique chinoise et le Collège des évêques catholiques de Chine (China Facts ans Figures 2002 : www.china.ong.cn), sont toujours ‘’ sous l’autorité de ‘’, en l’occurrence, sous l’autorité du PCC et de l’État, et ce, malgré un niveau d’institutionnalisation assez élevé, une capacité d’autogestion et une certaine reconnaissance, principalement  au niveau du système éducatif. 

En conclusion,  malgré certains ‘’ efforts ‘’ du PCC et de l’État, en ce qui à trait  à la place de  religion en Chine, il me semble que l’autorité chinoise, malheureusement, s’entête à réutiliser une formule inventée il y a des centaines d’années,  et qui à ce jour, à mon sens, n’a toujours pas faite ses preuves, en terme de réussite.

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