Texte de Poupart-Soucy, Mélissande
David Palmer, "Le Qigong et la tradition sectaire chinoise.". Social Compass 2003 ; 50 ; 471, 11 pages.
David Palmer a fait son doctorat en histoire et en anthropologie de la religion chinoise à l’École Pratique des Hautes Études de Paris. De 2004 à 2008, il était directeur du centre de l’EFEO à Hongkong. Ses recherches portent surtout sur les communautés religieuses, les mouvements spirituels et la culture traditionnelle dans la Chine moderne.
L’auteur de cet article veut démontrer un lien entre le falun gong et des sectes datant d’avant l’aire communiste en Chine. Il va traiter en premier de ce qu’est le qigong et de son importance en Chine populaire. Il se sert souvent comme référence des articles ou livre des mêmes auteurs, et également plusieurs de ses propres ouvrages.
Le qigong a été fondé dans les années 1940 par le PCC et il a pris de l’expansion au cours des années 1950, pour ensuite être interdit durant la révolution culturelle. Ce n’est qu’en 1979 que le qigong a été réhabilité et est devenu très rapidement populaire auprès de la population. En plus de contenir des idées de discipline corporelle, respiratoire et mentale, on rajoute à la pratique du qigong, des idées de guérisons miraculeuses. On peut compter plusieurs millions d’adeptes de ce courant à travers la Chine durant les années 1990.
Durant les années 1990, on retrouve différentes stratégies d’expansion à grande échelle en relation avec le qigong. Les fondateurs du falun gong se sont mis à distribuer un livre porteur d’une idéologie millénariste, le zhuan Falun, qui fut hautement critiqué par les gens anti-qigong. Mais les adeptes du falun gong ripostèrent à chaque critique. Le gouvernement s’est mis à avoir peur de la capacité de mobilisation de la population par le falun gong et a décidé de le démanteler en 1999. Il s’ensuivit alors le fait que le falun gong devint une société secrète.
Puis Palmer explique les antécédents du qigong dans le domaine sectaire. En effet, on peut comparer le qigong avec le sectarisme à cause, entre autres, de la relation et des interactions entre les maîtres et les élèves, qui sont différentes de celles vécues dans la pratique d’une « religion ». Contrairement à ce qui se passe dans une religion où les pratiquants proviennent souvent de la même famille ou du même village, qu’ils naissent et grandissent imprégnés, entourés et baignés de cette religion, les adeptes d’une secte choisissent par eux-mêmes d’appartenir à cette secte qui est dirigée par une autorité charismatique et où il y a une égalité entre les individus.
Le qigong amène chaque pratiquant à effectuer un travail individuel et corporel afin d’atteindre une sorte de « salut ». On peut comparer le modèle sectaire du qigong avec celui des sectes datant des époques Ming et Qing. On retrouve l’idée du recrutement actif et de la présence d’un maître ayant des pouvoirs de nature surnaturelle, dont des pratiques de guérison dans le falun gong. Palmer affirme que l’on retrouve également dans le qigong de multiples techniques se rapprochant de celles de sectes pré-communistes. Nous pouvons donc observer que le qigong est une manifestation plus actuelle du sectarisme.
Cet article est intéressant pour ce cours, car il nous démontre bien la différence entre une religion et une secte. Il permet aussi de bien comprendre ce qu’est que le qigong ainsi que ses implications dans la société chinoise moderne.
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