samedi 9 février 2013

La campagne antireligieuse de 1922


Texte de Mélanie Gougeon

Bastid-Bruguière, Marianne. La campagne antireligieuse de 1922. In : Extrême-Orient, Extrême-Occident. 2002, N°24, pp. 77-94.

Marianne Bastid-Bruguière est docteur ès lettres. De 1966 à 1981, elle s’occupe de recherche sur la Chine au C.N.R.S. Elle devient ensuite enseignante au niveau universitaire à Paris. Mme Bastid-Bruyère a travaillé avec des sinologues importants aux États-Unis et au Japon. Elle obtient une notoriété mondiale grâce à ses articles et ouvrages sur l’histoire de la Chine moderne ou encore, à ses traductions d’articles dans plusieurs langues.

Le 9 mars 1922, des étudiants commencent à protester contre l’Église chrétienne. C’est un mouvement qui dure tous le printemps. En 1924, il y a un mouvement qui se soulève contre les écoles chrétiennes qui ont des privilèges et des liens avec le pouvoir impérial. C’est un mouvement très violent. En 1926, les partis communiste et nationaliste s’unissent contre les écoles chrétiennes. En 1927, cinq mille missionnaires quittent la Chine. Un contrôle est créé sur les écoles chrétiennes par le gouvernement nationaliste.


Le sujet abordé par Mme Bastid-Bruguière est la problématique antireligieuse et d’où vient-elle de l’Occident ou de la Chine. Elle amène du nouveau dans les articles déjà écrit sur le sujet. Selon Mme Bastid-Bruguière, la campagne de 1922 aurait été causée par le Komintern. C’est un groupe d’étudiants bolchéviques qui auraient fait le communiqué de presse qui aurait tout déclenché le 9 mars 1922. Ils avaient pour but d’amener ce mouvement antichrétien vers un mouvement plus politique. Mme Bastid-Bruguière laisse voir aussi d’autres raisons du début de la campagne soit par la nouvelle culture plus rationnelle amené par le 4 mai 1919 et, ou par un désir de supprimer les traitements spéciaux des étrangers.Contrairement aux campagnes précédentes, la campagne de 1922 ne se porte pas seulement sur le dogme chrétien mais à l’institution directement.

Le manifeste de Shanghai du 9 mars 1922 opte pour un point de vue marxiste. Ils sont contre les capitalistes qui viennent exploiter la Chine. L’Église chrétienne aideront selon eux, les capitalistes. Dans le message publié, ce n’est pas un mouvement pacifiste mais plutôt un appel à la tuerie.

La Grande Ligue irréligieuse de Pékin veut, quant à elle, éclaircir les esprits et montrer la vérité. C’est une formation laïque. Le christianisme est encore la cible, mais la religion en t’en que telle est une cible aussi en raison du mouvement du 4 mai 1919 qui apporte un désir de science, de liberté de la pensée. Contrairement au manifeste de Shanghai, la Grande Ligue est un mélange d’anarchisme et de socialisme. La Ligue publie, le 21 mars, un télégramme s’attaquant à toutes les religions.

Le mouvement antireligieux se répand assez rapidement. Ce sont d’abord des étudiants d’université qui y adhère. Des groupes de jeunesse vont y adhérer aussi. Le mouvement se transforme passant d’un mouvement antireligieux à un mouvement contre l’intervention étrangère.

Le mouvement créé par les bolchévistes s’est fait accaparé par les intellectuels pour amener une réorganisation de l’État. La liberté collective était le résultat espéré du mouvement plutôt qu’une liberté personnelle.

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