Texte de Dauphinais-Tremblay, Jérémie
Mao as the Kitchen God est un texte traitant de l’évolution du culte religieux porté à Mao Zedong lors de la Grande Révolution Culturelle, de son passage de symbole révolutionnaire à demi-dieu, effectué grâce l’art de propagande.
L’auteur, Stefan R. Landsberger, a suivi des études en sinologie à l’université de Leiden aux Pays-bas. S’intéressant particulièrement à l’art de propagande chinois des années 1970, il en commença une collection privée pour finalement aboutir avec la plus grande variété au monde.
Pendant la Grande Révolution Culturelle, Mao était perçu comme l’image même du pouvoir que possédait l’état, il devint non seulement un symbole idéologique mais un partit à lui seul. Cette stature fut en grande partie mise en place avec l’aide de l’art de propagande. On utilisa d’abord les imprimés du nouvel an, qui constituaient un médium populaire et qui serait vu par un grand nombre, afin de faire circuler le portrait du leader dans des scènes typiques. Pour s’assurer de la réussite du projet, le partit communiste chinois (PCC) rendit la création d’autres «new year’s print» illégale, ainsi le matériel de propagande serait utilisé.
Si cette forme d’art rejoignait bien les gens des campagnes, l’effet ne fut pas aussi fort chez ceux des grandes villes. La solution à ce problème fut le réalisme socialiste. On combina les éléments du réalisme artistique avec la vision socialiste, chose qui fut d’abord pratiqué en Union soviétique, où l’on montrait un comportement social et politique model et où des révolutionnaires se battaient pour un monde nouveau. Enfin, on finit par y ajouter quelques éléments du romanticisme, afin de rendre la chose encore plus «vraie».
Le PCC fit aussi appel à la PLA, «people’s liberation amry», afin de répandre l’art de propagande. Celle-ci était composée d’individus fidèles à l’idéologie de Mao, visant à promouvoir l’image quasi divine du leader. Elle devint une école d’étude des paroles de Mao. En 1964, on pouvait assister à une exposition d’art de l’armée où la majorité des œuvres représentaient des scènes «hyperréalistes» de Mao, de héros militaires et de prolétaires, teintés de rouge, travaillant pour un idéal communiste.
Mao Zedong devient donc le modèle artistique de l’époque. Étant dépeint comme «l’homme sage», ou encore «le grand professeur», chaque détail de la création d’une œuvre devait avoir une signification symbolique, autant dans le décor en arrière-plan que sur le personnage en tant que tel. Ces œuvres prirent donc une place très importante en Chine, on en plaça une sur l’autel centrale de la chaumière, lui voulant un culte matin, midi et soir, s’attirant ainsi les bonnes grâces et rendant les comptes quotidiens à ce qui était devenu un nouveau Kitchen God. Un effet qui ne fut pas souhaité par cette «ritualisation» du «Grand Guide» fut celui de la distanciation entre l’homme et son peuple, en tant qu’être vivant. On priait et vouait ses respects devant l’image de Mao, ses agissements antérieurs suffisaient donc pour réguler la société.
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