samedi 9 février 2013

Un vandalisme d’État en Extrême-Orient?

Texte de Godon, Sabrina

Un vandalisme d’État en Extrême-Orient? Les destructions de lieux de culte dans l’histoire de la Chine et du Japon
Parution : Numen, Vol. 53, No. 2 (2006), pp. 177-220

Nathalie Kouamé et Vincent Goossaert ont tous les deux collaborés pour écrire le texte « Un vandalisme d’État en Extrême-Orient? Les destructions de lieux de culte dans l’histoire de la Chine et du Japon ». Nathalie Kaoumé, maître de conférences à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), se spécialise l’histoire du Japon et ses religions. Ses recherches concernent l’histoire sociale des religions du Japon pendant l’époque moderne du seizième au dix-neuvième siècle. Par ailleurs, sa plus récente recherche portait sur la première vague du Christianisme au Japon pendant le seizième et le dix-septième siècle.
 
Quant à Vincent Goossaert, il est historien et directeur d’études à EPHE. Son travail en général se tourne vers l’histoire des religions chinoises modernes et à leurs aspects religieux et politiques. Il travaille en ce moment sur le projet « la religion des Chinois en France » en tant que co-directeur.


Ce texte sur le vandalisme d’état établit un lien entre la religion au Japon et en Chine, le terme principal dans le champ de travail des deux auteurs, et l’état. C’est la relation que l’état entretient avec la religion qui intéressent ces spécialistes qui eux-mêmes, cherchent à comprendre l’influence des dirigeants politiques sur la religion, ce qu’on peut voir par exemple dans les travaux de Kouamé sur la religion et l’état dans la région du Mito.
 
Les deux auteurs tentent de répondre, à travers leur publication, à pourquoi les États chinois et japonais ont, à divers moments dans l’histoire, vandalisé des lieux de culte ou des objets de culte pour diverses raisons, alors que les religions, somme toute, se portaient bien et surtout, cohabitaient bien ensemble et avec l’État.
 
À la fin de ce texte exhaustif à mon avis, certains éléments apparaissent plus clairement. D’abord, il y a eu différents degrés de vandalisme des lieux de religions et surtout, des raisons très variées pour cela, passant d’un souci de contrôler la quantité de lieux de culte à un besoin de purger des lieux de religion du comportement jugé immoral des membres du clergé, ou même d’éliminer des religions considérés profanes, bien que cela ait été moins fréquent. Les auteurs concluent aussi que les actes de vandalismes sont apparus plus tôt en Chine qu’au Japon, en raison de l’apparition plus tardive d’institutions organisées de religions au Japon, ainsi qu’un nombre moins important de ‘purges’, si l’on peut dire, d’une part à cause de l’arrivée tardive du bouddhisme, surtout en tant qu’organisation prenant du pouvoir et de la richesse et d’autre part parce que le bouddhisme a été un outil de contrôle de la population pour les autorités pendant longtemps.
 
Enfin, cette recherche semble provenir de leur propres découvertes à travers leur travail d’historiens et le partenariat des deux auteurs permet une comparaison entre la Chine et le Japon, chose qu’il aurait été difficile de faire seul. Il s’agit d’une analyse de faits historiques pour déduire une réponse de leur questionnement. Il y a une approche comparative entre les deux pays, naturellement, mais il est moins question de savoir quel pays a subi le plus de vandalisme de la part de l’État, mais plutôt d’établir les raisons pour ces gestes et les différences entre les pays.

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